FIFTY SHADES OF GREY
D'accord, ce titre de paragraphe est douteux. Il n'a d'autre vocation que d'être drôle, aussi j'espère n'offenser personne. Si c'est le cas...allez vous acheter un humour, merci.
La petite parenthèse étant close, "Indigènes", donc, c'est d'abord l'histoire de 4 soldats unis par le destin. Un casting hétéroclite. Zem, Bouajila, Debbouze et Naceri campent des personnages aux origines et croyances communes, et proviennent de divers horizons. Ils sont bons. Même Naceri est touchant, oui. Tous tiennent Laurent...enfin, leur rang ! La Mélanie est d'ailleurs assez mimi, même si elle a finalement un rôle anecdotique.
Bernard Blancan, lui s'en sort honorablement, même si je dois avouer que sa première apparition m'a fait très peur: bonjour la caricature du François bien français, je m'attendais presque à un "n'est-ce pâaaaaaaas" ou encore "nationâaaaal" (à prononcer de préférence avec un oeil de verre pour plus de crédibilité) lors de sa présentation aux nouvelles recrues.
SI CE N'EST PAS ICI, JE ME TIRAILLEUR
Tout ceci nous amène au propos du film: l'injustice profonde pour de nombreux hommes, qui ont donné leur vie, qui ont fait tous les sacrifices pour la . Qu'ont-ils eu en retour ? L'effacement pur et simple de la mémoire collective. Un sacrifice tombé dans l'oubli. A jamais ? Non. La preuve, ce film est pour eux, et l'intention de Bouchareb est fort louable, même si le tout est exécuté avec maladresse.
Les nuances, que j'évoquais précédemment au sujet des acteurs, sont pour ainsi dire absentes du récit. La est méchante, que ce soit par le commandement, la censure, le racisme. Je veux bien croire que cela ait pu exister, mais le film se contente d'accumuler les clichés et de montrer un peuple intolérant, une nation toute entière, qui n'accorde aucune reconnaissance à ces oubliés de l'Histoire, à quelques amourettes près. Lors de quelques scènes, on sent tout de même une cohésion, et à défaut d'être plus réaliste, l'ensemble redevient plus crédible, l'espace d'un instant.
Le tout est plutôt bien filmé, même les scènes d'action, et "Indigènes" constitue au final un divertissement tout à fait honnête. Il suffit au choix, d'apporter une certaine perspective à ce que l'on visionne, ou bien de faire carrément abstraction du côté presque propagandiste de l'ensemble.
En tout cas, Roschdy Zem ne me décevra jamais, décidément. Allez, je vous laisse, je vais regarder "Go Fast" !