Pfioooooou! Alors ça! Je ne l'attendais plus! Une telle claque en animation, ça ne m'était pas arrivé depuis belle lurette... "L'Homme qui plantait des Arbres", "Le Roi et l'Oiseau", "Le Tableau", "La Tortue Rouge", "Dilili à Paris" invitent à bras ouverts le jeune Icare dans leur famille des dessins-animés intelligents. Il y a encore de l'espoir! Il y a encore des talents exigeants.
L'exposition semble presque naïve, entre fraîcheur et découverte... Des personnages de notre inconscient collectif se rencontrent, s'observent, se lient... Alors on se laisse porter par les décors somptueux, les couleurs, et la musique qui prend beaucoup le dessus dans la première moitié du film.
Et sans le voir venir, un étau se resserre délicatement, à la gorge, au cœur, aux tripes. Les dialogues se font plus vifs, les répliques deviennent vers, les innocences s'assombrissent... Au loin le tonnerre... Zeus ne doit pas être loin. Sa foudre n'épargnera aucune illusion... Court-on vraiment "après" son destin? N'essaie-t-on pas plutôt de le fuir? Y échappe-t-on? Les enjeux deviennent labyrinthes. Les décisions sont prises comme on choisit un chemin, qui mène parfois à l'ime, au tragique, mais aussi à la quête d'absolu.
Je m'imagine voir ce film à 9 ans. Et je me dis que j'aurais adoré grandir avec Icare.