Un trip égocentrique déguisé en œuvre d’art

Abel, une star de la musique en proie à des tourments, est entraîné par l'une de ses fans dans une odyssée.

Ce point de départ intriguant débouche pourtant sur une expérience cinématographique décevante. Visuellement, c’est une véritable réussite : l’esthétique soignée, presque onirique, crée une atmosphère envoûtante. Jenna Ortega y brille une fois de plus, confirmant son statut d’artiste aussi talentueuse qu’intense. Mais au-delà de cette enveloppe séduisante, le fond peine à suivre. Là où l’intrigue devrait décoller, le récit s’essouffle. Des pistes sont esquissées, des idées lancées, mais beaucoup restent en suspens, sans résolution ni réelle évolution. On attend une narration plus structurée, un propos plus abouti. À force de se regarder le nombril, le film finit par tourner à vide. Si le chanteur tente d’embarquer ses fans dans une quête existentielle censée éclairer la genèse de son album, il donne finalement l’impression d’un trip égocentrique déguisé en œuvre d’art.