Hunger Games
5.9
Hunger Games

Film de Gary Ross (2012)

Je trouve pas de titre assez faim...

Pour une fois je vais tenter de ne pas faire preuve de (trop de) mauvaise foi. Ce film est tout pourri, mais ce n’est pas si merdique que ça. Je veux dire que, contrairement à ce qu’il nous a été vendu, ce n’est pas le nouveau Twilight.

Enfin, pas encore.

C’est laid, c’est bourré d’incohérences sur le fond comme sur la forme, ça cachetonne, ça cabotine, ça stéréotype top, le cadreur prépare un Parkinson imminent, ça met trois plombes à démarrer, c’est parfois illogique et agaçant ; mais ça e assez —si vous êtes de bonne humeur.

Enfin, ça e un peu.

De ma fenêtre, vous l’aurez remarqué peut être, un 4 est une plutôt bonne note non dénuée d’une certaine tolérance (...) pour un film de merde. Alors pourquoi ? Ben, à vrai dire je ne saurais trop l’expliquer.

Le scénario ressemble à ce qu’aurait pu donner un cadavre exquis résultant d’une partouze sous crack des scénaristes de Battle Royal et Running Man après une convention sur Baz Luhrmann ; rajoutez y les raccourcis inévitables à l’exercice périlleux de l’adaptation littéraire sur pellicule, colmatez le tout d’ellipses flagrantes même pour celui qui n’a jamais lu les bouquins, et vous aurez une idée de la chose.

Bon, moi les persos sans développement, peu respectueux de l’œuvre originale, és aux oubliettes ou ayant tout simplement une mèche de cheveux de trop par rapport à leurs doppelgängers de papier ici je m’en défrise les oursins—et pour cause, ne comptez pas sur moi pour lire le nouveau papier cul à la mode signé Collins.

M’enfin, des persos cons, c’est impardonnable !

Premièrement, et comme ça ça torchera le chapitre des incohérences et autres illogismes, quand on essaie d’attirer les ouailles pour les trucider en bâtissant une pyramide de vivres plus équipements dont on truffe le pourtour de mines antipersonnel (chiées par dieu le père, tombées du ciel) pour éliminer les éventuelles proies, ON RÂLE PAS COMME DES CONS PARCE QU’ON A PLUS RIEN À BOUFFER APRÈS QUE LA CHUTE D’UN SACHET DE POMMES AIT TOUT FAIT PETER.

PARCE QUE SI QUELQU’UN ÉTAIT TOMBÉ DANS LE PANNEAU TU L’AURAIS TUÉ MAIS TOUT AURAIT QUAND MÊME EXPLOSÉ, BALTRINGUE.

Deuxièmement, pour clore le chapitre sur les personnages (et des incohérences) (et parce que ça me fait marrer aussi), à quoi ça sert de bien montrer que le héros n°2 est balèze en camouflage forestier parce qu’il est artisan pâtissier si c’est pour constater qu’il s’en est servi trop tard pour se déguiser en pierre ( ! ) vu qu’il s’est déjà pris un coup d’épée dans la cuisse, et surtout sans nous expliquer comment et d’où il a sorti la crème fraiche et les œufs en pleine forêt pour faire sa décoration, avec 42° de fièvre et une jambe au bout du rouleau (jeu de mot).

Pâtissier, rouleau…

Bon, pour er au digestif le plus vite possible je résumerai en vous évoquant un monde dystopique au cynisme bariolé pas franchement crédible et laid en diable. D’ailleurs le diable s’habille en Prada, à n’en plus douter. Le début n’épargne aucun écueil et aucune connerie (« Non prenez moi à la place de ma sœur dépressive blonde pour qu’elle reste avec ma mère blonde neurasthénique, elle ne risque rien avec elle; et puis je suis la fille brune du facteur de toute façon alors je m’en branle») ; et on a du mal à pardonner l’analogie douteuse avec les camps de concentration nazis, poussant la faute de mauvais goût jusqu’à habiller les habitants pauvres des districts avec des fringues des années 30-40…

Côté direction artistique c’est criard et incohérent, mes rétines se sentent d’ailleurs encore violées par la vision de Stan Tucci dès les premières images du film. Les effets spéciaux sont bien d’actualité ; c’est à dire vulgaires et dégoulinant d’artificialité. On se demande souvent si un habitant de la banquise s’est emparé de la caméra. On se demande aussi comment des éléments virtuels (feu, arbres, chiens enragés) peuvent agir sur le réel... Physique quantique peut être?

Que voulez vous…

Alors pourquoi 4 ? Je sais pas, disons que je m’attendais à bien pire. Disons que Jennifer Lawrence —la nouvelle Jessica Biel— est moins inable que je le redoutais. Harrelson, coiffé comme Brice de Nice, surfe lui aussi sur la vague de la sympathique prestation. Certains ages font preuve d’une liberté de ton inattendue ( le massacre entre les enfants au démarrage du jeu), certains moment ne sont pas trop mal torchés, Donald Sutherland inquiète un peu vers la fin.

Ça e quoi, doucement, mais ça e. Ça fait moins mal du coup.
4
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Créée

le 4 sept. 2012

Modifiée

le 4 sept. 2012

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real_folk_blues

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