Avec ce film, Belmondo effectuait une sorte de retour à l'écran car il n'avait pas tourné depuis 2 ans, son dernier film en date étant L'Animal en 1977. Il inaugurait une sorte de nouvelle formule qui tout en continuant à apporter son personnage avec des rôles calibrés écrits pour lui sur des idées choisies pour lui (comme il l'avait fait avec Henri Verneuil), se créait une nouvelle équipe avec Audiard aux dialogues, Lautner à la réalisation, et le plus souvent Morricone à la musique ; ça se vérifiera avec ses films suivants : le Guignolo, le Professionnel ou le Marginal... C'est pourquoi malgré un scénario libre très éloigné du roman de Michel Grisolia, ce film a bien marché en 1979, n'en déplaise au public intellectuel, c'est le genre de film qui était assuré d'avoir un gros succès commercial. Bébel y fait son numéro de cabotin léger décontracté et à la nature gouailleuse et cascadeuse, prenant son air le plus voyou pour infiltrer une association de malfaiteurs (à la limite, on se fout un peu du scénario, on se laisse porter) ; il est bien entouré par des partenaires qu'il connait bien comme Georges Géret (irrésistible), la séduisante Marie Laforêt, un Michel Galabru très drôle en commissaire sérieux et râleur, ou ses anciens camarades de théâtre comme Michel Beaune ou Claude Brosset... bref on s'amuse, le dialogue d'Audiard est toujours aussi bien travaillé dans le sarcasme et le mot d'auteur argotique, c'est tout ce qu'on demande à ce film qui n'a qu'un seul but : distraire, et de le faire bien.