♪ There's somethin' strange, in the neighborhood... ♫

Peter Jackson, c'est une filmographie qui oscille entre les petits budgets des débuts, au ton frondeur, comique et gore et les blockbusters maousses, du Seigneur des Anneaux au Hobbit en ant par King Kong et Lovely Bones. Fantômes Contre Fantômes, c'est un petit peu le trait d'union entre les deux versants de l'oeuvre du généreux barbu.


Premier budget assez confortable, première grosse expérience des images de synthèse, premier tournage avec une star reconnue, le film, dans sa première heure, met en scène avec une débauche d'énergie débordante ses ectoplasmes sympas et cools à la solde d'un petit escroc vivotant sur le deuil et les peurs de ses congénères. Les frissons sont poussés en arrière plan et se limiteront à une séquence introductive d'esprit frappeur en chasse. Tout cela au profit de l'outrance et du burlesque le plus débridé et du slapstick le plus réjouissant. Les acolytes fantômes tout droit tirés d'un cartoon zinzin y tiennent le haut du pavé dans un joli festival de technique, de saillies surprenantes et de rires francs, tandis que Peter Jackson dessine par petites touches son personnage principal et son trauma, tout en construisant ses relations au sein de la communauté.


La seconde partie, quant à elle, emprunte la voie du fantastique pur et du déviant, liquidant presque totalement ses ressorts comiques, en faisant intervenir la véritable menace dans une histoire d'amants criminels grimaçants vraiments dérangés. Fantômes Contre Fantômes devient ainsi de plus en plus sombre, tant dans le déroulement de son intrigue que dans ses décors qui ne verront presque plus la lumière du jour. Et le film de monter en puissance jusque dans un climax au montage parallèle dans un ancien hôpital lugubre et délabré, le héros évoluant dans des flashs entre urgence du présent et horreurs du é. Manquerait presque plus qu'un anneau pour er d'un monde à l'autre, tiens...


Peter Jackson tient ici de bout en bout un timing exemplaire et irrigue sa pellicule d'une énergie de tous les instants, faisant de Fantômes Contre Fantômes une oeuvre aussi drôle qu'effrayante, aussi exaltante que réjouissante. Un savoureux mélange de scènes mémorables, de personnages drolatiques et de dialogues imparables qui ne peut qu'être recommandé, tant le film évolue dans un équilibre parfait qu'un scénario bien écrit ne cesse de protéger.


Et de toute façon, voir évoluer une grande faucheuse sauvage et imprévisible qui ressemble à une première version d'un Nazgul, ça n'a pas de prix.


Behind_the_Mask, qui songe à troquer sa machette contre une faux.

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le 2 déc. 2015

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Behind_the_Mask

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