Franchement, on ne peut pas dire que Expendables : unité spéciale se distingue par son scénario. En effet, il est simple, va à l’essentiel sans s’encombrer de détails jugés inutiles. Autrement dit, l’histoire pourrait se résumer à seulement quelques lignes (et encore) car finalement, tout bascule sur un revirement d’une mission extra confidentielle en une affaire personnelle alors que les personnages ne sont pas plus creusés que ça, et cela grâce à une dimension humaine étiquetée sur le chef de file de cette unité spéciale, échouée (hasard ou pas) sur la personne de Sylvester Stallone. En même temps, on voit mal Dolph Lundgren hériter d’un tel rôle, quoique ça l’aurait changé pour une fois. Mais non, Dolph Lundgren fait du Dolph Lundgren, conformément à ce qui a fait son éphémère gloire en une certaine époque avant de le cantonner dans des séries B bas de gamme.
Expendables : unité spéciale se distingue également par le casting, puisqu’il réunit la plupart des gros bras du film d’action, és ou actuels. Et pourtant, le casting du départ était loin d’être prévu tel qu’il est. Eh bien moi je dis que ce n’est pas plus mal parce que déjà ils ont tous la gueule de l’emploi tant du côté des gentils que des méchants, et parce que contre toute attente, ce film fonctionne.
Et pourquoi il fonctionne ? D’un parce qu’il n’y a pas besoin de réfléchir, le film étant tourné ostensiblement vers le divertissement et rien d’autre que le divertissement, et de deux parce que les différents acteurs, jadis concurrents, ont l’air de s’entendre au point de paraître copains comme cochons. Le spectateur ressent une certaine complicité entre les différents comédiens, trahie par les multiples chambrages distillés entre chaque membre de l’équipe, sans compter que le spectateur savoure le fait de voir toutes ces figures emblématiques réunies dans un seul et même film.
Alors oui, pour le plus grand plaisir du spectateur ça fonctionne malgré quelques répliques bien pourries, la principale étant attribuée au général Garza.
Vous me critiquez devant mes hommes, et ça c’est pas bien.
Mais comme pour contrebalancer ces errements, il y a aussi quelques références amusantes, comme l’allusion à la carrière politique de Schwarzenegger.
Donc oui le spectateur prend au moins un minimum de plaisir et pourtant quand il le regarde, ce film d’action ressemble d’avantage à un film d’action de la vieille école, genre années 80/90, là où les différents protagonistes se tiraient dessus à tout va, se battaient au corps à corps sans (se) poser de questions. En effet, c’est bourrin à souhait, c’est rythmé : ça tire dans tous les sens, ça explose de partout, ça castagne à tout va, tout ça sous l’œil contrarié du bad guy de service, j’ai nommé Eric Roberts dans la peau de James Monroe.
Après, ce que personnellement j’ai trouvé de regrettable, c’est le manque de lisibilité de certaines scènes d’actions : les plans se succèdent les uns aux autres alors qu’ils ne durent que quelques dixièmes de secondes, donnant à ces scènes un aspect quelque peu stroboscopique.