eXistenZ
6.7
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Film de David Cronenberg (1999)

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(Spoiler !)

Karim Debbache m’a spoilé la fin du film, mais c’est pas grave, puisqu’il faut attendre le cœur du film pour s’habituer aux mécaniques du jeu et comprendre toute la substance de ce twist. Disons que ça m’a rendu plus attentive aux détails (le batracien à deux têtes), aux intentions (le garagiste qui surjoue le psychopathe) et au rapport à la réalité des personnages.

Deux héros : Contente et Cornichon. Ils seront baladés dans ce mille-feuilles vidéo-ludique à explorer des univers où leur personnage ainsi que leur conscience et leur personnalité varieront, ainsi que leur relation. Aux extrêmes, cette dernière peut aller de la sensualité sulfureuse à l’antagonisme, et dans les deux cas on nous fait remarquer que ces relations ont été écrites par le concepteur du jeu vidéo pour nous montrer cette fiction récursive auquel participe le twist final.

Évidemment, y a du body-horror à la Cronenberg. D’abord avec ces manettes organiques, mais surtout ces bio-ports ; le fait qu’ils soient dans le dos rend l’expérience du jeu beaucoup plus intéressante quand elle est vécue à deux, et on remarque que Contente juge Cornichon en apprenant qu’il ne possède pas de bio-port, on voit clairement qu’il s’agit d’une allégorie… du scrabble. Il y a aussi le restaurant chinois et le pistolet en os de poulets, et cette horrible élevage de truite, j’ai pitié pour les pnj mais aussi les gens de chairs et d’os qui travaillent dans ce genre d’endroit.

Une frustration : pendant la scène du restaurant chinois, j’ai trouvé la dégustation de la spécialité du chef trop peu dégoûtante — alors qu’il aurait été facile de m’impressionner, moi qui suis répugnée à l’idée de m’attaquer à une cuisse de poulet — j’ai trouvé qu’on ne ressentait pas assez les irrégularités de consistance, les aspérités osseuses, le goût épouvantable… Mais j’en demande peut-être un peu trop, c’est juste un peu plus faible que le reste du film.

Un bon film. Il faut que je voie le reste de la filmographie de Cronenberg, tellement j’ai aimé la Mouche et Videodrome.

Note pondérée : 8,2

8
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Créée

le 24 avr. 2025

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Sophie Faure

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