Bravo Alex, tu as bien compris comment fabriquer un bel objet bien calibré pour avoir son succès en salle et chez la critique. Félicitation pour le choix du thème, l’intelligence artificielle et la robotique c’est dans l’air du temps, et ça véhicule son lot de fantasmes dans lesquels tu vas te vautrer pour nous gratifier de cette subtile œuvre de 108 minutes. La direction d’acteur, un coup de génie également : un Oscar Isaac à l’époque en très grande forme cabotine comme il faut, Domhnall Gleeson qui rééquilibre la balance avec un jeu d’une platitude à se faire er pour le robot de l’histoire et Alicia Vikander qui a visiblement reçu la consigne d’imiter de son mieux un assistant personnel Amazon. Bravo pour ces images qui transforment ton film en une magnifique publicité pour un séjour en hôtel 5 étoiles triste à en crever, avec une lumière qui vrille la rétine (supplément reflet dans les vitres, on en redemande), une performance renouvelée avec Annihilation. Et enfin ce scénario, quelle masterclass.
Avec la linéarité d’une autoroute américaine, tu tentes de nous convaincre qu’en quelques jour un expert en informatique se fait retourner le cerveau par une IA suffisamment convaincante avec son abdomen en plexi transparent (ah tu lui fais mettre une robe, ça joue peut-être), avec un saupoudrage de mots clés bien choisis pour nous prouver que décidément le film est trop fort pour nous. Mention spéciale aux 10 interminables minutes de fin, où alors que tout est joué tu prends plaisir à achever ma bienveillance avec les déambulations d’Alexa – pardon Ava – bien décidée à redre la civilisation pour… pour… on ne le sait pas en fait et à ce stade on s’en fout royalement.
Le générique vient justement mettre fin à cette purge et on peut aller revoir Her, Blade Runner ou Westworld afin d’oublier cette daube.