Bon alors comme dans chaque nouveau film d'Ari Aster, il faut se préparer à un univers particulier aux personnages qui le sont tout autant auquel on peut être très réceptif comme pas du tout. Et là, je constate qu'une majorité de spectateurs a été déçu. Ce qui peut clairement se comprendre, le réalisateur changeant de plus une nouvelle fois de registre après ses trois premiers films, tout en restant quand même dans une vibe malsaine et angoissante.
En pleine pandémie de Covid, le sheriff d'une petite ville qui est très contestataire de manière générale va s'opposer aux idéaux du maire, ce qui va instaurer un climat de plus en plus anxiogène. Enfin c'est en tout cas à partir de cet évènement que tout va dégénérer façon premier segment de "Beau Is Afraid".
Clairement, le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuiller, il essaye en un seul film de traiter un peu toutes les problématiques que rencontre actuellement les États-Unis, ce qui fait évidemment échos au mandat actuel de Donald Trump. Et c'est également un peu le problème majeur du film, non pas de traiter de ces problèmes mais plutôt de vouloir concentrer tout un tas de choses d'un coup, ce qui donne cette impression constante de film foutraque.
On a en plus une montée en pression qui explosera dans la dernière partie du film, qui m'a personnellement beaucoup plu car très jouissive mais qui en laissera plus d'un sur le carreau ; trouvant peut-être qu'il y a un étalage de violence pas forcément nécessaire.
Néanmoins, cette impression de bordel constant, elle est là aussi pour appuyer le propos du réalisateur, un ressenti qu'il a sûrement envers un pays de plus en plus chaotique ; pas uniquement à cause de son gouvernement mais également à cause de ses habitants, creusant des fossés de plus en plus grands entre des avis divergents. Des propos nuancés et une subtilité perdue et qu'on ne retrouve d'ailleurs jamais dans le film et c'est donc en ça que cette ambiance chaotique fonctionne bien même si c'est très poussif par instants.
"Eddington" n'est donc clairement pas le meilleur film du réalisateur qui semble parfois se perdre dans ce qu'il cherche à raconter même si, dans le fond, une cohérence réside dans ce chaos.