un film qui n'a pas pris une ride

Le film prend place dans un quartier noir de Brooklyn, celui de Notorious B.I.G, Mos Def et Jay Z connu pour son historique hip hop... A l'époque où se déroule le théâtre de la comédie sociale, le quartier n'est pas encore complètement gentrifié, quoique Spike Lee évoque brièvement ce problème, lors d'une accroche avec un blanc débarquant dans le quartier.


"Do the right thing" débute comme une chronique radio avec Samuel L Jackson au micro et aux manettes d'une radio locale, qui diffuse la vie musicale et sociale de ce quartier de Bed Stuy. En fait, ce sera le début d'une chronique sociale sur le quotidien des habitants et de sa communauté afroaméricaine lors d'une journée caniculaire. On fait le portrait des vieux alcooliques, des glandeurs, des militants black panthers, des enfants dans la rue ou des femmes voulant que leurs hommes se responsabilisent, des commerçants non-noirs et de leurs interactions. Le film démarre lentement pour planter le décor et on montre les petits rien de la vie : des discussions ou des accrocs, qui peuvent sembler infimes dans n'importe quel endroit. Mais qui pourtant ici à cet instant ont des conséquences graves sur ses citoyens noirs américains... Ce qui est intéressant dans cette oeuvre magistrale à l'esthétique de J-M Basquiat, c'est le point de vue naïf qui est portée tout du long jusqu'à l'événement dramatique, qui surgit de manière graduelle mais inattendu.


Le microcosme de ce quartier est soudainement bouleversé à cause d'un conflit qui part en vrille du fait du climat social et politique ambiant et néfaste pour ses populations les plus vulnérables.
Ladj Ly se serait-il inspiré du grand cinéaste ? On ne peut que s'en douter... En espérant que le poids de sa présidence à la 73e edition du festival de cannes fera changer les choses dans le monde du cinéma, mais surtout dans le monde.
Car on ne peut que s'aligner aux propos de cet homme engagé qui certe dérange. Car s'il est le porte voix de la souf des peuples noires aux US; il est aussi le parfait acteur pour incarner la colère d'un mec tranquille à la base qu'il joue à travers le protagoniste Mookie...


Si certains voient du fatalisme dans ce film, j'y vois plutôt de l'espoir pour vaincre et surer la violence des mots et des comportements au quotidien.

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste confinement

Créée

le 22 mars 2020

Critique lue 100 fois

2 j'aime

2 commentaires

choufchouf

Écrit par

Critique lue 100 fois

2
2

D'autres avis sur Do the Right Thing

Critique de Do the Right Thing par Cinemaniaque

Il y a deux facons de repondre au racisme : par la violence ou par la non-violence. Suivre la voie de Malcom X ou celle de Martin Luther King. Plutot que de les opposer, Spike Lee tente de voir les...

le 1 oct. 2010

32 j'aime

1

Le film donne envie de pizzas c'est deja ça

Une belle déception que fut ce film de Spike Lee, bourré d'ambition il ne semble pourtant pas ne savoir montrer comme il faut ce qu'il veut dénoncer . ons par les points positif, ça dénonce le...

Par

le 19 août 2013

24 j'aime

2

Do the Right Thing
10

Fight the Power!

Spike Lee, à l'époque jeune cinéaste ambitieux, réalisateur de deux films à forte dominance afro-américaine dans le casting, assez engagés, sans non plus être du vrai cinéma politique, se lançait...

Par

le 23 mars 2012

24 j'aime

7

Du même critique

Méga surcôté

J'ai essayé de remettre dans le contexte le film qui date des 70's en me disant : bon allé, c'était subversif pour l'époque : le début de la révolution sexuelle, le rock, la contre culture... Hélas,...

le 17 avr. 2019

18 j'aime

2

Promotion des relations amoureuses toxiques : HAPPY CHRISTMAS!!!

C'est pas un film de noël, c'est de la propagande pro-couple ! Vaut mieux être maquée avec une femme qui vous fait plier tout le temps plutôt que de rester seule comme une âme en peine.....

le 2 déc. 2020

16 j'aime

19

Head-On
10

popopopo!

A VOIR!!!! Epoustouflant!!! Fatih Akin est un de ces réalisateurs qui arrivent à parler de ses racines sans pudeur. Allemand d'origine turc, il nous fait penser aux films de Tony Gatliff avec ses...

le 28 août 2011

16 j'aime