Bien sympathique, ce petit Django !
Enième titre d’une série qui n’en manque pas (mais qui est un foutoir marketing sans queue ni tête), ce « Django, prépare ton cercueil ! » signé Ferdinando Baldi s’avère une franche bonne surprise.
Plus qu’une variation interchangeable autour de ce fameux personnage-titre, cet épisode pourrait en réalité très bien se présenter comme un prequel du Django originel de Corbucci, puisque l’on y voit ici sa femme se faire tuer, et que Django y déterre à la fin le fameux cercueil piégé qu’il se trimballera ensuite dans l’original – dans lequel il est veuf, donc. Le lore du Corbucci n’étant guère plus développé que ça, le lien chronologique fonctionne… (Mais peu importe.)
Alors qui dit Django sans Franco Nero dit nouveau visage tenu de souffrir la comparaison, et ma foi, Terence Hill se démerde étonnement bien. Moi qui ne l’avais jusqu’ici vu que dans des westerns plus ou moins humoristiques dans lesquels il fait le bouffon (alpha, certes), je n’y croyais pas des masses ; mais non, il est très bien en proto-Django. Sacrée ressemblance (ici) avec Franco Nero, même s’il n’a pas son regard de tueur. Le sien est trop doux (même s’il fronce beaucoup les sourcils), il a fondamentalement une tête de gentil, mais ça fonctionne pourtant carrément.
Cela au service d’un concept très cool, celui d’un Django-bourreau qui lève une armée de fantômes pour persécuter les vilains (il fallait y songer !).
Et d’un western rital qui présente globalement tous les ingrédients d’une réussite du genre, à savoir une galerie de méchants détestables (en tête Horst Frank, toujours nickel en salaud gourmé ; mais José Torres et George Eastman se défendent très bien aussi, tous les trois dans un style distinct), des fusillades/bastons percutantes (et meilleures que la moyenne) et une musique cool des frères Reverberi (à défaut d’être aussi dantesque que les nombreuses qu’ont pu pondre – y compris pour des daubes parfois – un Morricone ou un Bacalov).
C’est bien mené, concis et efficace (1h30 sans gras et surtout sans temps mort), jusqu’à un final explosif et jouissif (en l’occurrence une espèce de version XXL du final de l’original, mais qui fonctionne tout aussi bien).
Du coup, le Django que je préfère de tous ceux que j’ai vus, après les Corbucci et Tarantino.