Harry est le manager de deux jolies catcheuses. Ensemble, de combats miteux en cachets dérisoires, ils sillonnent les Etats-Unis en espérant le succès et la reconnaissance.
Longtemps, on se demande quel intérêt Robert Aldrich trouve à ce sujet anodin. Les rapports, fantaisistes ou conflictuels, entre Harry et ses filles, d'une salle de sport à une autre, d'un motel à l'autre, révèlent des caractères ou des situations sans véritable relief, tandis que les matchs que filme -longuement- Aldrich, compromis assez vulgaire de sport et d'érotisme, ne sont pas franchement ionnants. A mi-film, c'est l'aspect road-movie dépité de la comédie, dans l'Amérique profonde, qui retient surtout l'attention.
Cependant, la dernière partie du film porte, au moment où les California Dolls d'Harry obtiennent de lutter dans un match médiatisé, un éclairage plus précis sur les intentions du cinéaste et e au révélateur un certain visage de l'Amérique. En transformant un banal combat en un spectacle sensationnel et grandiloquent, le malin Harry (Peter Falk) dévoile la recette du succès au pays de la démesure. Ou comment on e instantanément de l'ombre à la lumière. Dès lors, l'anecdotisme fait place à la chronique de moeurs.