Death of a Unicorn
5.1
Death of a Unicorn

Film de Alex Scharfman (2024)

Animal magique pour film classique.

Vu à Montréal.


Il fallait oser! Faire de cette créature mythologique qu’est la licorne, la menace d’une sorte de film de monstres à tendance horrifique et plutôt premier degré était une sacrée gageure. Et le premier écueil attendu et presque inévitable avec un tel postulat était de sombrer dans le ridicule. Ce que « La mort d’une licorne » ne fait étonnamment jamais. Pour un premier film, Alex Scharfman réussit donc là une sacrée prouesse et maîtrise son concept audacieux. Pour le reste, ce long-métrage fantastico-horrifique aux nombreuses saillies comiques et ironiques (malgré son histoire sérieuse) alterne aussi bien le réussi et le maîtrisé que le raté et le galvaudé, rendant ainsi la projection aussi agréable et surprenante certains moments que frustrante ou fastidieuse à d’autres. Vous l’aurez compris, voilà donc un long-métrage dont la qualité est moyenne et le résultat mitigé ou pas vraiment à la hauteur de ces intrigantes promesses.


L’entame est plutôt du côté de ce qui fonctionne. L’arrivée des deux personnages principaux dans les montagnes rocheuses canadiennes où vit un richissime patron d’entreprise pharmaceutique, sa femme supposément philanthrope, leur fils et leur personnel est irréprochable et plante irablement le contexte. On s’immerge au sein de décors naturels magnifiques et peu utilisés au cinéma (ceux des lacs de montagne dans les Rocheuses canadiennes avec ici un manoir au milieu de nulle part), on introduit la licorne et le mythe qui l’entoure de manière particulièrement probante et le portrait de groupe d’une famille de nantis entre « À couteaux tirés » et la série à la mode « The White Lotus » est rigolo et prometteur (même si c’est moins fin et aiguisé, le format film et le genre fantastique se prêtant moins à des personnages extrêmement développés). Et « La mort d’une licorne » continuera de nous surprendre à plusieurs reprises, notamment par ses effets spéciaux très convaincants ou quelques mises à mort bien gore et jouissives. On apprécie également des notes d’humour dans les dialogues qui font mouche, notamment grâce à Will Poulter, et une critique des ultra-riches et de Big Pharma bienvenue. Certes, elle est facile et parfois grossière mais elle fait toujours plaisir. Tant qu’on peut taper sur eux et ces gens déconnectés du monde, c’est appréciable!


Malheureusement, cette nouvelle production horrifique A24 est la seconde à décevoir après « Opus » en début de mois, même si ici c’est moins évident. Ce premier essai de Scharfman souffre de quelques longueurs, de certains tours de scénario trop voyants (Jenna Ortega qui devine tout grâce aux tapisseries), à des développements courus d’avance (on devine qui va mourir et dans quel ordre), une mise en scène sans grandes idées et un happy-end un peu trop mielleux. L’originalité des prémisses n’est clairement pas pérenne sur la durée et les délires potentiels promis par une telle idée sont finalement très limités. Les scènes de chasse des bestioles sont amusantes mais jamais effrayantes et la galerie de personnages est quand même très proche de la grossière caricature. Au final, « La mort d’une licorne » est une série B de prestige plaisante mais pas totalement aboutie et à laquelle un grain de folie supplémentaire et un déroulement hors des sentiers battus, loin du conformisme que son idée initiale semblait fuir, auraient fait le plus grand bien. Mais il nous fait tout de même er un relatif bon moment avec quelques séquences mémorables.


Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma ion.

6
Écrit par

Créée

le 28 mars 2025

Critique lue 651 fois

3 j'aime

Rémy Fiers

Écrit par

Critique lue 651 fois

3

D'autres avis sur Death of a Unicorn

Animal magique pour film classique.

Vu à Montréal.Il fallait oser! Faire de cette créature mythologique qu’est la licorne, la menace d’une sorte de film de monstres à tendance horrifique et plutôt premier degré était une sacrée...

le 28 mars 2025

3 j'aime

« Cheval magique mort »

Elliot et sa fille percutent accidentellement une licorne. Une firme pharmaceutique s’intéresse à ses propriétés curatives miraculeuses. Avec une placidité de jugement exempte de toute exubérance...

Par

le 15 mai 2025

2 j'aime

Critique de Death of a Unicorn par lepetitbreton

Une comédie horrifique ni drôle ni effrayante, bien trop longue pour le peu d'idées qu'elle a à offrir, avec des personnages caricaturaux et une DA d'une platitude affligeante. C'est réalisé avec...

le 29 avr. 2025

2 j'aime

Du même critique

Tartare d'auteur.

Si ce n’est une Cate Blanchett au-delà de toute critique et encore une fois impressionnante et monstrueuse de talent - en somme parfaite - c’est peu dire que ce film très attendu et prétendant à de...

le 27 oct. 2022

99 j'aime

12

Formellement irréprochable, une suite confuse qui nous perd à force de sous-intrigues inachevées.

Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés,...

le 15 nov. 2018

93 j'aime

10

Chazelle se loupe avec cette évocation froide et ennuyeuse d'où ne surnage aucune émotion.

On se sent toujours un peu bête lorsqu’on fait partie des seuls à ne pas avoir aimé un film jugé à la quasi unanimité excellent voire proche du chef-d’œuvre, et cela par les critiques comme par une...

le 18 oct. 2018

83 j'aime

11