Alors qu'un meurtre vient d'être commis dans une petite ville du sud des États-Unis, un noir va d'abord être mis en accusation... jusqu'à ce que la police découvre qu'il est lui aussi officier et qu'ils vont devoir collaborer sur l'enquête.
Quintuple lauréat à la cérémonie des oscars 1967, In the Heat of the Night nous immerge dans le sud profond des États-Unis où le racisme est encore très présent, tant dans les mentalités que dans les institutions. Sorti à l'heure où la lutte pour les droits civiques était sur le devant de la scène, il en est bien évidemment question ici et, autant le dire tout de suite, c'est un peu le point décevant du film. Sans que ce soit très préjudiciable, Norman Jewison manque de subtilité, insiste un peu trop dessus et le schéma du film n'en est que plus prévisible (la leçon donnée par Poitier aux péquenauds blancs racistes et incompétents).
Excepté cela, c'est plutôt bien écrit et ficelé par Jewison, l'enquête est intéressante, tout comme son avancement et il met en avant la confrontation entre les deux protagonistes, aux mêmes objectifs mais aux idéologies opposées. Obligé de travailler ensemble, on assiste peu à peu à la destruction des idées préconçues que ces sudistes pouvaient avoir sur les noirs tandis que Jewison gère bien l'avancement de l'enquête et les nouveaux éléments tombants peu à peu, bien qu'elle e souvent au second plan.
La réussite du film vient surtout de l'intense mise en scène de Jewison, tout comme sa façon de nous immerger dans le sud des États-Unis, de mettre en place une ambiance chaude, moite et de plus en plus prenante ainsi que de nous donner l'impression d'être aux côtés des personnages. Tout est plutôt bien orchestré, le rythme est adéquat et In the Heat of the Night bénéficie aussi d'une excellente bande-originale ainsi que de solides interprétations, Sidney Poitier et Rod Steiger en tête, tenant à eux-deux le film sur leurs épaules.
Si Jewison ne se montre guère subtil pour dénoncer le racisme ancré dans les mentalités de certains américains, il démontre tout de même un vrai savoir-faire dans sa mise en scène, mettant en place une ambiance moite et une confrontation intense entre les excellents Sidney Poitier et Rod Steiger.