Le visage de Dieu sur une boîte de Quaker

My Son, My Son, What Have Ye Done ? orchestre la collaboration artistique de deux cinéastes majeurs, Werner Herzog à la réalisation et David Lynch à la production, pour un polar hallucinatoire de la plus médiocre facture qui soit, la faute à une mise en scène clipesque sans puissance ni pertinence, ainsi qu’aux mauvaises prestations d’acteurs mal dirigés qui cabotinent davantage qu’ils ne jouent. Les partis pris esthétiques s’avèrent tantôt gratuits tantôt ridicules, à commencer par la suspension du temps au cours d’un repas en famille qui laisse ses comédiens tremblants pendant de longues secondes. Herzog prétend réaliser « un film d'horreur sans sang ni gore ni tronçonneuse, mais avec une étrange et anonyme peur rampante en vous », se fourvoie dans la concrétisation de telles intentions pour n’accoucher que d’une production inerte dont les quelques trouvailles bizarres – les flamands roses, les autruches – semblent greffées depuis l’univers de David Lynch vers celui du pirate allemand. La greffe échoue, pour notre plus grand déplaisir.

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le 21 déc. 2020

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Fêtons_le_cinéma

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