Robote 1.0
Dans cet enchevêtrement récent de productions cinématographiques un peu formatées , où le moindre signe d’originalité (ne serait-ce que dans un trailer ou dans le détail d’une affiche) devient...
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le 21 févr. 2025
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Dans cet enchevêtrement récent de productions cinématographiques un peu formatées , où le moindre signe d’originalité (ne serait-ce que dans un trailer ou dans le détail d’une affiche) devient rapidement source de curiosité voire un événement, l’amoureux de cinéma a tendance à se satisfaire de peu.
« Companion » s’inscrit tout à fait dans ce mouvement, une affiche intrigante, une actrice à la popularité émergente, et surtout pour le chanceux qui n’aurait su interpréter les signes et aurait réussi à se soustraire au battage médiatique, quinze première minutes prometteuses, un retournement surprenant… Pourtant la révélation, qui devait résonner comme le point de départ du récit sonne le glas de nos illusions, car « Companion » débute alors sa lente litanie vers une fin déjà prévisible, entremêlant confusément, sf robotique, effets comiques
et jeu de massacre patiemment orchestré,
mais sans réel enjeu puisque l’attachement aux personnages se révèle proche du néant, la faute certes, à une écriture bâclée mais également à des acteurs inconsistants (mention spéciale à Jack fils de Dennis et de Meg Ryan), en dehors du personnage d’Iris (donc de Sophie Thatcher). Evidemment le réal a bien conscience du potentiel de son actrice dont l’image imprimera peu à peu tous les plans, et accompagnera tous les ressorts comiques entretenant mollement la flamme vacillante d’un ersatz d’intérêt pour la suite de ces aventures cybernétiques.
Pourtant, dieu sait que cette misérable lueur est menacée par un élément autrement perturbateur et fatal, né de la tentative d’amener une réflexion philosophique en arrière-plan, questionnant (encore) les rapports entre l’homme et les "robots de compagnie", recherche initiée déjà par Kubrick dans 2001, puis par Spielberg dans Ai, puis…. Ou encore dans une cohorte de métrages au propos proche de celui qui nous occupe, qui ont probablement tout dit et de façon moins artificielle qu’ici des problèmes déontologiques posés : Her, Ex-Machina , Time of Eve S1Mone, I’m your man, même si « Companion » a pour particularité d'ancrer sa réflexion dans une problématique qui n’est plus hypothétique, ni dystopique, mais se conjugue au présent, puisqu’il est désormais possible d’acquérir une petite amie robot, « Aria » capable d’offrir une certaine intimité à « son homme »*, reléguant notre brave Iris,
son aspect cramé et ses états d’âmes désuets
au rang de robot d’ancienne génération évoluant dans un film d’un autre temps…
* https://www.terrafemina.com/article/c-est-vraiment-derangeant-la-vente-d-une-femme-robot-a-150-000-dollars-affole-les-internautes_a374780/1
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le 21 févr. 2025
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