Citadel de Ciaran Foy est un film d’horreur atypique, à la croisée du drame psychologique et du conte urbain cauchemardesque. J’en ressors partagé : séduit par son ambiance poisseuse et son propos sur la peur et le traumatisme, mais frustré par une exécution inégale.
Le film suit un jeune père, brisé par une agression violente, qui lutte contre une phobie dévorante dans une cité abandonnée. Aneurin Barnard livre une performance touchante, portée par une mise en scène anxiogène et une photographie qui flirte habilement avec le fantastique.
Là où Citadel frappe fort, c’est dans sa représentation de l’angoisse mentale, mais il se perd en chemin en tirant trop sur la corde du surnaturel. Le message social, pourtant prometteur, devient confus à mesure que l’histoire bascule dans un registre plus convenu de l’horreur.
C’est un premier film sincère, personnel et imparfait. Si la forme n’est pas toujours à la hauteur de ses ambitions, Citadel mérite d’être vu pour ce qu’il tente : explorer la peur avec honnêteté, dans un cadre aussi glauque que poignant.