En novembre 2023, l'Arras Film Festival présentait Libertate, un film roumain qui évoquait les débuts de la révolution de 1989, à travers un récit choral. Un an plus tard, toujours à Arras, un nouveau film roumain, sur le même mode, aborde la dernière journée avant le basculement, à Bucarest et dans ses environs. Plusieurs personnages, d'âge et de conditions dissemblables, nous sont donc présentés à l'écran et il faut un certain temps pour identifier ceux que l'on va retrouver au fil des minutes, sachant que les interactions entre les différents protagonistes sont plus ou moins importantes. Le réalisateur, Bogdan Mureşanu, est assez habile pour varier les tonalités, les moments les plus absurdes succédant aux plus dramatiques mais c'est bien la veine tragi-comique qui est la plus efficace, permettant de s'immiscer dans les foyers ou la télévision roumaine, alors que, par prudence, gloire est toujours rendue à Nicolae Ceaușescu, en public, et beaucoup moins, euphémisme, dans les cercles privés. Ce nouveau film consacré à cette période cruciale de l'histoire contemporaine de la Roumanie n'est sans doute ni le meilleur ni le dernier à traiter du sujet mais il faut accorder à Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé la capacité de parvenir à faire que notre intérêt aille crescendo, jusqu'aux très émouvantes séquences finales.