Voilà un long-métrage qui ne pourra que contredire ceux qui se plaisent à répéter que les vieux films en noirs et blancs sont lents et ennuyeux ! L'enchaînement des péripéties ne permet pas de voir le temps er, l'intrigue traitant de la seconde guerre mondiale, du sacrifice et du patriotisme ne manque pas d'émouvoir, et les personnages principaux sont brillamment interprétés par un Humphrey Bogart oscillant entre cynisme et sentimentalisme, et une Ingrid Bergman qui ne se prive pas de lâcher quelques larmes entre deux répliques. Rien d'exceptionnel sur le plan esthétique, certes, excepté peut-être la mémorable scène des adieux à l'aéroport, et pourtant Casablanca ne laisse personne indifférent, sans qu'on sache trop pourquoi. Est-ce tout simplement dû aux accents de vérité des acteurs qui jouaient en pleine guerre mondiale, en 1942, dans le cadre d'une œuvre anti-nazie ?