Difficile de comprendre comment ce DTV qu'est Captives a pu se frayer un chemin jusqu'à Cannes, à part le seul fait qu'il soit réalisé par Atom Egoyan. S'attaquant au délicat sujet de la pédophilie sur internet, le réalisateur semblait vouloir traiter de nombreuses idées, notamment celles du voyeurisme ou de la manipulation, mais il met complètement les pieds dans le plat.
Morne et amorphe, le film d'Atom Egoyan est une sorte de thriller du pauvre où les personnages cabotinent et semblent calqués sur tous les clichés du genre, entre un antagoniste cinglé qui écoute de l'opéra dos à la caméra jusqu'à la mère sombrant dans la folie ou le flic bourru mais au cœur d'or. Construit sur un récit dé-chronologique injustifié, le film essaie d'être malin en prétextant une complexité qui n'existe pas. On a cette même impression que devant l'atroce Trance de Danny Boyle qui en plus de sa médiocrité, était visuellement vulgaire et idiot. Ici Captives ne provoque même pas une émotion, tant tout parait faux et grave, aussi bien dans le ton conspirationniste que dans le sujet réel auquel il fait référence et dont il se sert en plus pour asseoir sa morale vomitive.
Plat, obscène, pathétique et incroyablement ennuyeux, Captives est le premier - et probablement pas dernier - gros échec de 2015. A oublier.