Beaucoup de reproches ont été fait à propos de ce film, enfin, non, pas à ce film. A Tarantino. Devenu plus qu'un cinéaste fanboy, il est devenu un produit à part entière. On attend beaucoup de Tarantino, et surtout, on attend toujours la même chose : un mélange de Pulp Fiction et de Kill Bill, pour caricaturer. C'est oublier Jackie Brown ou Reservoir Dogs.
On attend aussi de lui un BO qui déchire tout, des scènes emblématiques (pieds nus, Cigarette Red Apple), des jurons, des punchlines calibrées pour devenir cultes, etc.
Boulevard de la mort ne remplit pas le cahier des charges. A dessein. Et ce pour plusieurs raisons, la principale étant qu'un s'agit d'un film purement récréatif pour Tarantino. Il s'offre un petit plaisir de film sans prétention, et pour bien le faire comprendre, le logo Grindhouse est apposé en gros sur tout le film. Pellicule crasseuse, économies de moyens, casting presque anonyme...
Il ne faut pas voir Boulevard de la Mort comme un Tarantino classique. Sortant tout juste de Kill Bill, et avant d'embrayer cash sur une autre grosse production (Inglorious Basterd), Tarantino s'est offert une petite bulle de simplicité où il a pu s'éclater sur ce qu'il chérit le plus dans ses film s à mon sens : les dialogues. Pas de répliques cultes, mais une surabondance de verbe assaisonné de jurons divers et de néologismes foireux. On aime ou on aime pas. Perso je suis fan.
Le pitch du film est presque accessoire. On comprend très vite que le premier groupe de filles va morfler face au ténébreux cascadeur, et que le second va inverser les rôles (le tout dans une scène finale jouissive). Le Boulevard de la Mort, c'est une énième déclaration d'amour de Tarantino aux femmes prédatrices, dangereuses, à moitié folles, qui peuplent ses films. C'est surtout une irruption des délires de Tarantino dans des scènes de vies qu'on suppose banales dans ces "flying states" des états unis, repaires de bouseux qui n'intéressent personne, sauf lors des élections présidentielles.
Boulevard de la mort est distrayant, il amuse le temps d'une toile avec un pot de pop corn sur les genoux. Il n'a pas d'autre prétention. Mais parce que c'est Tarantino, on l'a descendu en flèche.
Personnellement, j'ai é un très bon moment dans la salle obscure, même si le second film Grindhouse (Planète Terreur), l'a largement suré à mon sens.