Jeunet continue son exploration des valeurs les plus basses de la culture pop, ce qu'on qualifie habituellement de kitsch. Il réalise des mille feuilles de morceaux de kitch empilés. Soit on apprécie la manière de constituer et d'organiser la collection, soit on est une sorte de snob mal embouché et ça e largement au-dessus d'une comprenette de caste qui ne connait pas les références et ne peut donc pas se rendre compte de la richesse, ne serait-ce que plastique, de la chose. L'esthétique de la carte postale mélangée à celle de l'image d’Épinal à la puissance n, mais totalement assumées, ça donne une touche que tout le monde reconnait. De plus, quand on emprunte aussi résolument tous les codes du film de costumes, de décors et même d'histoire (histoire du futur), je ne suis pas étonné que les fanatiques des cahiers du cinéma façon Nouvelle Vague fassent un crise d'allergie à ce genre qui n'est pas un genre mais un style très personnel.
Alors c'est plutôt violent, c'est même aussi gras qu'un hamburger bien assaisonné en mayonnaise industrielle, certains ages sont à la limite de la pornographie (tous les clips ou les yonis humilient des être humains), pour les nostalgiques du Delicatessen risquent d'être un peu déçus. car ça reste un cran en dessous quand même.
L'accumulation de références, de Mon Oncle qui explorait la même thématique de la modernité en marche, avec un ton moins satirique et caricatural cependant.
Alors qu'il n'y ait pas de méprise, j'ai adoré mais comme j'ai adoré Raymond Queneau avec un plus cependant, je n'ai pas été obligé d'aller le voir en salle donc bien confortablement installé, chez moi sans prendre le risque de recevoir du pop corn ou des cacahouètes sur la tête et, cerise sur le gâteau, sans avoir à me faire fliquer à l'entrée du cinéma (le comble pour un film de SF : l'avenir est déjà là, Robocop aussi) en présentant un vaccinal. Merci Netflix.