Bon, déjà un dessin animé hongrois, c'est pas ce qu'il y a de plus courant sur les écrans. Mais celui-ci a en plus pour lui de mettre la longue tradition de l'animation dans les pays de l'est au service d'une satire sociale et d'un style où le psychédélisme le dispute à l'expérimental!
Ben oui, parce que ça raconte quand même comment un mec fuit le jour de son mariage pour se réfugier chez une collègue de sa promise pour laquelle il a un peu le béguin, ça parle de l'angoisse de ces obligations sociales (se marier, procréer, réussir professionnellement), avec au surplus l'hypocrisie et le mépris de classe... La Hongrie avait beau être, à l'époque (1980) plus tendre que les autres pays du bloc soviétique, il y avait matière à faire scandale.
Le tout est servit avec force chansons aux accents disco (pas le truc le plus heureux, soyons honnête) et une multitude de divagations visuelles qui donnent au film des airs de trip sous acide façon Yellow Submarine, carences en terme d'animation comprises.
Bref, une petite curiosité qui, au-delà du délire et de la critique, sait aussi être touchante dans le portrait qu'elle fait de ses personnages, prisonniers des diktats sociaux