Alien : Romulus s’inscrit sagement dans la lignée de ses illustres prédécesseurs. Le film maîtrise les codes de la saga, tant visuellement qu’au niveau de l’ambiance : la réalisation soignée et l’atmosphère oppressante sont bel et bien au rendez-vous. On sent un véritable respect pour l’héritage Alien, avec une alchimie réussie entre hommage et innovation. Le film évite de justesse de tomber dans la redite stérile grâce à quelques ajouts scénaristiques.
Malheureusement, le film souffre d’une tension aléatoire et d’un casting secondaire peu inspiré. Les personnages de la bande, caricaturaux et agaçants, semblent uniquement présents pour servir de chair à canon, à la manière d’un "teen survival" estival. Leur destin ne fait guère de doute, et leur manque de profondeur nuit à l’implication émotionnelle du spectateur. Néanmoins, l’étrange relation fraternelle entre l’héroïne et le robot Andy fonctionne assez bien, apportant une dose d’émotion à l’ensemble. Le rôle ambigu et intrigant des robots et de l’I.A soulève par ailleurs des questions morales intéressantes bien qu’elles soient peu développées, renouvelant la thématique de la saga sur l’humanité et la machine.
Les monstruosités peu ragoûtantes et les aliens patibulaires ne ménagent pas le spectateur, on est clairement dans la S.F horrifique bien dégueulasse. Certaines idées de scènes sont impactantes, notamment celle en apesanteur à travers les flaques d’acide, inventive et tendue à souhait. Toutefois, tout n’est pas parfait : les aliens eux-mêmes deviennent un peu trop attentistes sur la fin. On regrette aussi le deepfake de Ian Holm, franchement raté, qui ne lui rend guère hommage. Bref, un épisode Alien très correct mais peut être trop balisé, difficile de trouver sa voie entre respect des références et originalité.