Alice, une jeune philosophe, est engagée à la mairie de Lyon pour aider le maire, alors en panne d'idées, symptôme de la crise existentielle que traverse la gauche.
Il s’agit d’une comédie dramatique, qui traite de philosophie, de politique et du lien entre les deux. Le pitch est un prétexte pour confronter le maire, c’est-à-dire le politique, à des personnages secondaires porteurs de fragments d’idéologie.
On critique la mesquinerie qui habite les istrations publiques, mais cela ne prête pas vraiment à conséquence. On ignore des personnages importants et vaniteux, mais cela non plus n’a pas vraiment de conséquences. On réussit sa mission, et du coup on se fait virer, mais finalement non, là encore, il n’y a pas de véritables conséquences. L’histoire se conclut par l’écriture d’un discours qui se veut radical… mais ne sera jamais lu.
En fait, le film m’a fait penser à Quai d’Orsay. Un personnage jeune arrive dans une istration publique pour une mission transversale. Il se heurte à la mesquinerie et aux absurdités du fonctionnement du système. Et on doit rédiger un discours d’une importance capitale. Mais là où le film de Bertrand Tavernier parvient à transcender son sujet en choisissant la comédie comme contrepoint à la subtilité du sérieux, ici, ça ne fonctionne pas.
Ce film me fait penser au cas d’école du film de bourgeois : la mise en scène est plate et sans intérêt, la musique également, et on filme des dialogues entre les différents personnages en champ contrechamp… C’est un film bavard ! (Le youtubeur Re-vu a dit une fois que, nous les Français, pour filmer deux personnes qui discutent dans une cuisine, on le fait mieux que personne... Et il faut reconnaître que ce n’est pas faux!)
Mais les acteurs principaux sont bons (enfin, y a Luchini dans le film). Les personnages secondaires un peu trop caricaturaux.
Mais tout ça, ce n’est pas très grave, car le sujet du film, c’est l’articulation entre les idées et la politique… et c’est intéressant. Il traite le sujet de manière explicite, et il le fait avec subtilité, nuance et humilité. Il me semble que c’est assez rare pour être souligné. Dommage que cela reste assez superficiel (vraiment ? superficiel ? un film qui aborde frontalement la philosophie dans le champ politique !). Ok, pas superficiel, mais beaucoup de sujets sont abordés, comme s’il s’agissait d’une introduction à la pensée, et que le reste appartenait au spectateur.