se souvenir des belles choses

Kore-Eda est attaché aux souvenirs, surtout quand ils nous rappellent ceux qui sont absents. Dans ce film d'une originalité confondante, on e dans l'au-delà suite à une audition faite par des morts plus vivants que les vivants, des fonctionnaires de l'entre-deux qui ne demandent qu'un laisser-er : votre meilleur souvenir.


Par le biais d'une subtile mise-en-abyme, le cinéma associé communément à de la fiction devient une réalité tangible. Il se fait gardien de la mémoire qui fixe pour toujours ce qui pour nous mortels sera perdu. Et pourtant la mise en scène rappelle qu'un souvenir est subjectif et donc lui-même une forme de fiction. Là apparaît toute l'ambiguïté du propos.


Bien que l'on ait l'impression d'un cheminement vers le vide et que ces petits bureaucrates imposent une dictature du souvenir, la mort n'est pas une fin mais le début d'une autre vie que l'on commence en se dépouillant du superflu de la précédente à la manière d'un insecte qui ferait sa mue.

L'éternité existe à partir du moment où l'on est gravé dans la mémoire des autres.


Le scénario permet l'évocation d'un Japon disparu avec de nombreux faits historiques par le biais de souvenirs personnels des candidats au départ.

Chacun peut choisir son personnage fétiche et dans mon cas ce sera la petite vieille au chignon absolument facétieuse et désarmante ( car le jeune de 21 ans est absolument inable).

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de Hirokazu Kore-eda

Créée

le 5 déc. 2024

Critique lue 13 fois

2 j'aime

1 commentaire

holymairhi

Écrit par

Critique lue 13 fois

2
1

D'autres avis sur After Life

Traces de vie

C'est un grand bâtiment grisâtre qui n'est pas sans rappeler l' architecture istrative soviétique. Et dans ce bâtiment, des employés arrivent, le lundi, pour prendre leurs postes. On leur dit...

Par

le 5 févr. 2013

46 j'aime

5

Critique de After Life par Sasory

Deuxième Kore-Eda, deuxième coup de coeur, deuxième baffe, mais ma joue s'avère moins rouge que pour Nobody Knows. Je commence de suite par ce qui me gène un peu : le surplus de caméra a l'épaule,...

Par

le 6 janv. 2012

22 j'aime

4

Un souvenir pour l'éternité

Que se e-t-il lorsque l'on décède ? Le vide ? Le paradis ? Autre chose ? Difficile à dire, pour Hirokazu Kore-eda c'est un bâtiment se trouvant entre le ciel et la terre où les morts choisissent...

le 26 nov. 2016

21 j'aime

3

Du même critique

REDRUM

Prise dans un labyrinthe psychologique, l’héroïne, sorte d'Alice dans un pays des horreurs, nous fait plonger dans le monde froid et dérangeant des tueurs en série et des dérives du dark web. Sans...

le 13 févr. 2024

4 j'aime

Le temps est disloqué : pourquoi suis-je né pour le mettre en place?

Gus Van Sant réalise un film sur l'effacement de l'être et la proximité de la mort.Dans Restless, c'est le romantisme lyrique qui se conjugue avec une lucidité morbide où se côtoient des héros...

le 10 juin 2024

3 j'aime

Viva las vegas

On commence à avoir l'habitude depuis quelques années de films mettant en scène les affres de l'âge chez les femmes. Récemment The substance avait essayé de traiter de ce sujet de la dégradation du...

le 17 mars 2025

2 j'aime