Netflix, c'est un mode de consommation de mieux en mieux fait. Dire qu'ils vont maintenant concevoir des productions spécialement pour nous occuper d'un œil, histoire de ne pas trop nous déranger pendant la lecture des mails, la préparation de la bouffe ou la surveillance des enfants. Vraiment pratique. Le Cinéma ? Ah non, vous n'êtes pas au bon endroit pour ça. Ad Vitam en est un brillant exemple. Probablement écrit par intelligence artificielle qu'on a gavé de téléfilms foireux des années 90, il nous arrive avec les mêmes promesses, donc les mêmes tares. L'intrigue est une énième copie d'une copie d'une copie. Un ex-agent blablabla fusillade tragique blablabla preuve accablante blablabla on fait porter le chapeau etc etc...Tout cela serait terriblement ennuyeux (et ça l'est) si le produit ne se confondait pas avec un spot publicitaire pour le GIGN pendant 45 minutes. Et tous les poncifs répondent présent (une famille, des valeurs, un engagement). Ce qui n'aide pourtant pas Guillaume Canet (falot, comme souvent) à se faire er pour un héros d'action. Il faut dire qu'il y en a peu ici, la plus longue étant un combat au début du film ablement ridicule. Mais c'est vraiment dans sa deuxième partie qu'Ad Vitam se lâche une bonne fois pour toute - en abandonnant toute vraisemblance au age - avec une poursuite sur les toits d'une confondante ringardise, bien entendu expédiée en troisième vitesse. Et surtout le bouquet final mêlant voitures, motocross et paramoteur (sans blague) où les notions de distance et d'espace sont abolies pour notre plus grande joie. On reconnaitra néanmoins que Rodolphe Lauga évite de rendre ces "morceaux de bravoure" illisibles. C'est au moins ça. Mais même d'un œil, ça reste bien nullard.