Premier film de Takeshi Kitano où ce dernier n'apparait pas en tant qu'acteur, A Scene at the Sea préfigure ce qu'il y aura dans certains autres de ses films poétiquement embellis, où une part d'enfance et de grand rêve prédomine et où la simplicité du propos se marie avec des visuels particulièrement épurés et biseautés. Le silence favorise la méditation. Le handicap permet une œuvre profonde et authentiquement touchante. Les deux protagonistes principaux ont beau être muets, leur alchimie agit comme une symphonie.
Panorama épuré, mélancolie déjouée, silences cristallins, vibrations émotionnelles subtiles, humour tranquille, rythme lent mais enchanteur, A Scene at the Sea est sans doute un des films les plus intimes du réalisateur. Exotisme et quête de sens dans un Japon modeste, mais radieux : c'est tout ce qui fait l'identité et le particularisme de certains handicapés qui sont mis en avant.
Un nouvel élan vital
Le tout commence par une anecdote originale : Shigeru, un sourd-muet éboueur, trouve, pendant son travail, une planche de surf cassé et décide de la réparer pour apprendre à l'utiliser. Cette idée préliminaire, ce premier élan vital, sert de moteur au film et permet de donner une nouvelle direction au quotidien du héros.
Rapidement en couple avec une jeune fille ayant le même handicap, leur union rend l'ensemble assez mutique. Kitano transforme cette contrainte narrative en force poétique. Les silences se font langage intérieur. Shigeru vit dans un monde qu'il observe, mais auquel il appartient peu. Le surf devient pour lui une échappatoire, un nouveau langage corporel, une manière d'exister malgré sa surdité. Sa petite amie le soutient avec une étonnante sincérité, ce qui rend leur histoire particulièrement pure, délicate.
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Je suis désolé de ne pas pouvoir partager la critique entièrement sur SC.