Ils sont jeunes, enthousiastes et rieurs : un week-end prometteur s'annonce pour ces couples iraniens en goguette emmenés par la pétillante Sepideh.
Le ton est à la fête, les regards complices s'échangent, les plaisanteries fusent: Ahmet, fragilisé par une rupture, va-t-il plaire à la douce Elly réfléchie et posée que tous voient pour la première fois?
Un film qui sent bon la détente et démarre dans la légèreté: un ton alerte et chaleureux, des femmes pleines de vie qui s'activent, des enfants qui jouent, des hommes qui profitent du cadre ou bricolent dans cette grande villa vétuste en bord de mer.
Mais peu à peu la comédie vire au drame et le suspense s'installe, renvoyant les êtres à leur é, à leurs angoisses, à tous les interdits dus au poids de la société iranienne, et le grand art du réalisateur est d'avoir fait surgir, par sa brusque disparition, la face cachée d'une femme sans histoires dont finalement on ignorait tout.
Une étude remarquable aussi du mensonge et de la culpabilité au travers de Sepideh, l'instigatrice, celle qui savait et devient, alors même que la tension monte et l'angoisse se fait palpable, l'ombre d'elle-même.
Un récit tout à la fois drame social, psychologique et thriller haletant dans une mise en scène subtile aux effets maîtrisés.
Asghar Farhadi, un cinéaste que j'ai eu envie de mieux connaître après avoir apprécié son dernier film Une Séparation : je n'ai pas été déçue.