Bon mais rien de très nouveau

Le film ayant remporté quatre oscars dont celui de la meilleure photographie et des meilleurs décors, j’ai sauté sur l’occasion de le voir au cinéma lors d’une projection spéciale. Troisième adaptation du best-seller d’Erich Maria Remarque, sortie il y presqu’un siècle, la version d’Edward Berger s’ouvre sur une séquence terrible de ce flux cyclique entre front et arrière avec ses travailleurs de l’ombre qui récupèrent, réparent, nettoient les uniformes des soldats décédés pour les livrer aux fraîches recrues. Ces longs tableaux de l’horreur contrastent avec l’enthousiasme des jeunes étudiants fanfarons, qui quittent une ville colorée pour un front terne et désenchanté. La guerre arrive dans sa dernière partie. A l’Ouest rien de nouveau est un film de bonne facture : les compositions sont très bien pensées, l’ensemble est bien rythmé et cohérent. Cependant le film a des difficultés à apporter une grande nouveauté dans un sujet qui a déjà été traité à de nombreuses reprises. On y retrouve les essentiels de la première guerre mondiale : l’horreur des tranchées, le désenchantement et la déshumanisation, l’absurdité des ordres, la folie et l’incurie de l’état-major, etc. Au final, l’aspect endoctrinement appuyé par Remarque est assez absent, et on peut reprocher au film de tomber souvent dans des schémas narratifs éculés et trop émotionnels (la mort à l’aube de la paix, le personnage qui semble s’en sortir mais en fait non..)
Le film se distingue par la direction et le jeu d’acteurs, dans l’horreur, l’apathie ou les petites joies. L’effroi face aux chars et lance-flammes est particulièrement marquant. Quant à la photographie, elle est effectivement réussie avec, comme évoqué précédemment, une approche très picturale et des emprunts au romantisme allemand. Le film n’échappe pas au style très lisse de Netflix. Je ne sais donc pas honnêtement si ce film méritait à ce point ces oscars techniques. Babylon pour les décors et la direction artistique et Empire of Light pour la photographie étaient tout aussi bons si ce n’est meilleurs.
La version 2022 d’A l’Ouest rien de nouveau n’apporte peut-être pas une grande nouveauté, mais par sa maîtrise technique et son jeu d’acteurs puissant contribue à alimenter un nécessaire travail mémoriel auprès de nouvelles générations (qui n’iraient pas chercher ou n’auraient pas accès à d’autres œuvres plus anciennes). n’apporte peut-être pas une grande nouveauté, mais par sa maîtrise technique et son jeu d’acteurs puissant contribue à alimenter un nécessaire travail mémoriel auprès de nouvelles générations (qui n’iraient pas chercher ou n’auraient pas accès à d’autres œuvres plus anciennes). rien de nouveau n’apporte peut-être pas une grande nouveauté, mais par sa maîtrise technique et son jeu d’acteurs puissant contribue à alimenter un nécessaire travail mémoriel auprès de nouvelles générations (qui n’iraient pas chercher ou n’auraient pas accès à d’autres œuvres plus anciennes).