Voilà, le mythe est lu. Et là, si je donne mon avis honnêtement je risque le lynchage des fans. Qu'importe, que la témérité m'emporte. Car oui, le mythe a pour moi pris de la poussière et les arcanes de ce récit sont enflées par la culture tous azimuts de Alan Moore sans qu'il y ait une raison suffisamment valable. Exemple : l'histoire en parallèle traitant de pirates, rend confus une intrigue principale et complique inutilement les choses, alourdit le rythme du récit. Surtout que cette seconde histoire dans l'histoire, sorte de mise en abime travestie, ne semble par apporter un éclairage ou un angle éclairant à l'histoire, déjà assez évocatrice intrinsèquement. Elle est là pour remettre à l'honneur un genre de comics disparu mais qui était plus vendeur à une certaine époque que les super-héros. Et tout cela on nous l'explique à travers un article dans la bande dessinée elle même ! Comme une impression que les auteurs étalent leur culture sur une tartine de pages …
J'avoue que l'histoire est assez mystérieuse et il y a tellement de personnages et de flash-backs que suivre ces pages est plutôt ardu. C'est une peu comme lire du Stendhal. On vous a dit que c'était bien, qu'il fallait le lire et donc vous continuer sans toujours avoir du plaisir. Il y en a tout de même de temps en temps, notamment avec la relecture de la guerre du Viet-Nam ou le vaisseau et les gadgets du Hibou.
Les vignettes sont très linéaires et puisque cette critique est faite aujourd'hui, en 2016, trente ans après la publication du tome, il est obligatoire d'écrire que l'encre à couler sous les plumes et les couleurs ont séché. En effet si le concept de cette bande dessinée était original à l'époque, il semble éculée maintenant. Alors oui, on pourra opposer que c'est ce comic qui a justement changé la donne. Difficile de le dire ici. Il faudrait faire des recherches plus précises. Pourtant le constat reste le même : le complot final n'a pas d'intérêt plus extraordinaire que cela.
Le mythe est justifié en revanche par certains ages comme la construction de Jon sur Mars ou les rapports entre les personnages, réalistes et tendres, notamment entre le Hibou et le Spectre Soyeux. La critique de la politique américaine et du rôle des super-héros, és et présents dans tout cela, est aussi bienvenue et bien vue.
Bilan : un age obligé pour tout amateur de comics. Quant à ceux qui lisent des comics de manière plus volatile, ils peuvent préférer des tomes plus contemporains.