Avec Victoria, c'est un quatrième tome qui vient clôturer le premier cycle de Shi.
Si le titre porte ce nom, c'est que la reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande trône en bonne place au sein de ces planches somptueuses. En effet, Kurb son commissionnaire, officiant comme responsable de la police, se livre aux plus basses et viles besognes qui soient, allant jusqu'à indisposer parfois la souveraine par ses actes d'une violence sans frein. La reine Victoria n'est pourtant pas une oie blanche et règne comme le doit celle qui trône sous le dais d'un des plus puissants empires qui soient à cette époque.
Nos deux héroïnes, désormais traquées par la police, finissent d'ourdir leur vengeance à l'encontre de tous ces hommes de pouvoir qui les ont brimées. Les drames se succèdent et, si le récit se révèle par moments un soupçon moins palpitant que dans les précédents tomes, il se lit avec une délectation sans limites, l'intimité familiale de la reine arrachant des sourires au lecteur.
Mais le plaisir se situe, nonobstant la qualité indéniable du scénario, au cœur de ces planches de toute beauté qui stupéfient le lecteur captivé. En effet, les visages présentent toujours une expressivité fabuleuse tandis que les corps et éléments de mobilier sont parfaitement exécutés. Et que dire de cette pleine page en début de récit ou de ces pages carmines dans la dernière partie de l'histoire qui créent des ambiances propices à l'immersion dans le récit ? Du grand art, tout simplement.
Le cycle se conclut de façon alors bien mystérieuse et laisse toutes les portes ouvertes pour des développements ultérieurs pétris de magie et de vengeance.