Après avoir expédié la fin d’Aposimz et scénarisé Kaina of the Great Snow Sea, Tsutomu Nihei est de retour avec de « l’heroic-fantasy pure et dure » si l'on en croit la quatrième de couverture. Une intrusion dans un nouveau domaine qui confirme le fait que le mangaka soit plus attentif aux tendances du marché ? Peut-être, même si ce n’est pas non plus une nouveauté : l’heroic-fantasy, pour aller vite, c’est un héros d’apparence humaine mais avec une force physique au-dessus de la moyenne, qui utilise ses compétences pour une quête et des combats. On a déjà vu cela dans les œuvres précédentes de Nihei, même si l’équipement et l’environnement du héros varient.
Yuva a en effet une force colossale et on ne sait pas encore dans quelle marmite il est tombé étant petit. Issu d’un village pauvre, vivant avec sa sœur et ses grands-parents, il quitte son milieu pour aller sauver une princesse en détresse retenue dans une tour gigantesque (version Nihei) aux multiples niveaux et surprises et dont l’apparition est un mauvais présage. Yuva doit atteindre le niveau 100 pour récupérer la belle. Mais sauver la princesse fera de vous son mari donc Yuva ne sera pas le seul sur le coup (voir p. 135). Du reste Yuva n’évolue pas en solitaire mais dans une équipe qui a tout du trio classique de la fantasy (un archer et une magicienne l’accompagnent).
Donc on a une intrigue qui n’a rien à envier aux Souls et à toutes les œuvres qui gravitent autour de cet univers. On retrouve le design de Nihei, un trait qui continue d’évoluer (mais pas toujours pour le meilleur, on a parfois l'impression que l'on glisse vers le webtoon), un humour similaire, et il n’est pas sûr que de folles joutes à l’épée ou à l'espadon nous attendent. Surtout, les 160 pages du volume (seulement !) contiennent deux chapitres. L’auteur déroule alors son récit hors des sentiers balisés sans que le temps qui e ne puisse être appréhendé, même sans être dans la tour nous sommes donc hors des repères du monde « normal ».
Il reste donc à savoir si ce récit en restera à la seule tour, à quel point l’univers sera développé. Comme souvent chez Nihei c’est surtout la manière dont le récit sera mené et conclu qui interroge. Confiance es-tu là ?
PS : l'avis porte sur l'édition standard du volume, non sur sa version "collector".