Développement totalement inattendu pour cette suite qui surprend à plus d'un titre; c'est même le nœud du problème. Alors oui un changement de direction aurait pu être plus que bénéfique à cette histoire surtout qu'elle commençait à s’étaler sur une certaine durée, c'est vrai.
Préférant les récits courts mais percutants à ceux qui s’éternisent et malheureusement la plupart du temps perdent ce qui fait leur force, je ne pouvais cependant pas me satisfaire de la fin de Tokyo Ghoul.
Ce récit ayant petit à petit acquis une profondeur que je n'aurais pas le moins du monde soupçonnée au début s’était «terminé» de manière abrupte et tragique.
La «fin» de l'histoire de Ken avait un goût particulièrement amer tant le personnage m'avait conquis. Voilà un vrai personnage de tragédie dont les tourments traduisent un réel déchirement entre son rêve de paix et la réalité brute. Même chose pour la noirceur qui se révélera en lui par la suite; reflet d'une conscience humaine malade face au paradoxe d'un monde ou même pour avoir la paix il semble qu'il faille verser le sang.
Même si Tokyo Ghoul n'a jamais été une promenade de santé (sans non plus atteindre les sommets en terme d’atrocités dans un seinen, quoique à certains moments le manga les tutoie) cette fin était beaucoup trop tragique et abrupte.
J'avais donc certaines attentes en débutant Tokyo Ghoul:Re.
Au départ un peu perdu, je retrouvais vite mes marques et saluais le changement de direction assez couillu de l’œuvre. Certes ce début traîne un peu mais il donne un peu d’épaisseur aux nouveaux personnages. Le retour progressif des personnages connus amorçait enfin le vrai retour a l'esprit du premier Tokyo Ghoul.
Puis viennent les premiers couacs, des retournements de situation tous plus gênants les uns que les autres (Kishio Arima tout ça pour ça...) et un antagoniste final complètement improbable aussi bien à cause de son coté clown que de son statut de puppet master.
J'avais tout prévu haha rire diabolique; sérieux, faut arrêter avec ça.
Et cette fin à la limite de la bisounourserie, my god. Oui, ça essaie d’être un peu nuancé genre tout n'est pas réglé, la paix totale n'existera sans doute jamais mais bon... Le chapitre final reste quand même empreint d 'une sorte de mièvrerie qui tranche trop avec le ton de l’œuvre.
Moi aussi je voulais une fin heureuse mais pas comme ça.
Au final, ça reste quand même pour moi un vrai bon manga qui mérite de er à la postérité. Hâte de voir d'autres œuvres de Sui Ishida.
Mai 2021: Après avoir découvert Parasite ben je revois mon jugement sur Tokyo Ghoul qui aujourd'hui me semble clairement en être une version moins aboutie et plus fade, plus shonen je dirais (et je le dis dans le sens péjoratif). Ça n'a rien d'un plagiat, c'est juste une inspiration, mais quand on a vu Parasite repenser à Tokyo Ghoul fait un peu de peine. Si Tokyo Ghoul premier du nom perd en saveur, ça reste un rejeton illégitime acceptable. Par contre Tokyo Ghoul:Re apparaît tout d'un coup comme un crash, un ratage sans intérêt.