Un box pour deux

Il n'aura suffi que de dix pages pour me sentir complètement embarqué dans cette histoire. Alors je vais un peu spoiler, mais pas de panique, uniquement pour la première scène: une femme accouche d’un bébé en même temps qu’une jument met bas un poulain, le tout dans le box de la jument. Et les deux arrivent ensemble, pip, poup. La façon dont c’est montré, dont c’est dessiné, avec les deux nouveau-nés qui se rapprochent tout de suite... J'ai trouvé ça juste waouh ! Je crois bien avoir un petit faible pour les histoires enfants-animaux, déjà dans Mowgli, j'avais aimé le concept !

Ici, on suit donc l’histoire d’un jeune garçon né en symbiose avec une jument. Tout au long de son enfance puis de son adolescence, ce lien intime avec elle sera à la fois sa force… et sa faiblesse.

Pour revenir au début de la BD, on voit de courtes scènes de parentalité. Et ça, c’est rare en BD. Je crois même que je n’ai jamais vraiment vu ça. Ha si, avec Tom King dans Mister Miracle. Bref, forcément en tant que jeune papa, ça me touche. Des ages m'ont même quasiment mis la larme à l’œil. Avoir des enfants, ce n’est pas toujours simple, mais cela peut aussi provoquer ce genre d’émotion. D'ailleurs je pense que, si on est parent, ce livre nous touche un peu plus. Il y a des moments vraiment poignants, certains par leur simplicité, d’autres par leur intensité.

En fin de lecture, je me demandais bien qui était ce Chris Donner, aussi présent sur l’affiche du livre. J’ai regardé après, c’est l’auteur du livre jeunesse publié à l’École des loisirs, dont cette BD est une adaptation. Un vrai travail à quatre mains, sur la re-scénarisation et les dialogues entre Donner et Moreau. Ce dernier, qui est bien sûr dessinateur, explique dans une interview qu'il se voit aussi dans ce projet comme un vrai metteur en scène.

Bref, je le trouve vraiment balèze ce Jerem. Déjà dans Les Pizzlys, il m’avait embarqué dès les premières pages. Max Winson a mis un peu plus de temps à prendre, mais après c’était l’apothéose. Et là encore, il réussit à m’attraper direct. Il a un talent particulier qui me parle, et puis pour me faire accrocher à une BD dont le thème, c’est les chevaux et les jockeys, c’est qu’il y a forcément quelque chose! J’ai hâte de voir ses prochaines sorties, après Alyte.

En tout cas, c’est une BD qu’on peut qualifier de jeunesse, mais pas uniquement. C’est une adaptation jeunesse, oui, mais elle peut aussi se classer au rayon adultes. Vraiment réussi en tout cas. Une BD à recommander, tout simplement.