DMZ a tout pour plaire : label Vertigo, Brian Wood -pas très connu à l'époque-, la qualité du dessin, en couverture ou tout au long de l'ouvrage, et le résumé de la quatrième de couverture. Avouons qu'il n'est pas rare de choisir un livre avec beaucoup moins de cartes en main, et heureusement.
Le premier épisode est paru en 2005, aux USA le contexte est versé dans la guerre en Irak après les événements du 11 septembre qui ont marqué pour un temps certains les américains, et par la même le panorama des œuvres outre-atlantique. DMZ, malgré le lieu du récit, semble en être un bon exemple.
Nous suivons Matty Roth, un photo reporter sensé assister un lauréat du prix Pullitzer pour un reportage en pleine zone de guerre. On parle ici d'un New-York dévasté par une nouvelle guerre de sécession entre les États libres et les États-Unis. Notre protagoniste se retrouve livré à lui-même quand toute son équipe est liquidée dès leur arrivée dans la zone démilitarisée (DMZ), on suivra par conséquent Matty dans ce NY criblé de balles.
Le thème est posé dès les premières pages : guerre, Pullitzer, un cadrage posé sur un tag "le 11 septembre au quotidien". On assiste nous-même au reportage livré par notre photo reporter en herbe, alors on imagine bien à quel point les américains doivent baigner dans ces images de guerre venues d'Irak. L'auteur avouera d'ailleurs avoir souhaité obtenir "un mélange de New-York rappelant Falloujah et la Nouvelle-Orléans après l'ouragan Katrina". Pari réussi, les cadrages sont bluffant de réalisme, on suit vraiment ce journaliste qui quadrille la ville, qui photographie le quotidien d'une population locale qui continue de vivre, démontrant des capacités d'adaptation incroyables.
Le tableau se noircit à la lecture de ce premier tome quand on se penche sur le scénario. Le concept est génial mais n'est pas creusé, puisqu'on reste au même niveau d'information que le journaliste. Tout l'intérêt de cette lecture réside par conséquent dans l'idée d'une visite dans un New-York dévasté. Les personnes qui connaissent très bien la ville y trouveront un intérêt certains, car plusieurs quartiers très connus sont és au filtre post-apocalyptique. En revanche, si vous n'êtes pas assez familiers de l'environnement, difficile de profiter pleinement d'autre chose que des dessins et des cadrages.
Il est fort probable que la suite soit consacrée aux détails du conflit, ce qui permettra de dire que ce premier tome était une bonne introduction, mais en attendant, si on sépare cette partie des autres, c'est finalement assez peu de choses. Allez, le tome 2 n'est pas loin et me fera peut-être mentir.