Mélanger le genre dit de la "série policière" avec des aspects plus "fantaisistes" n'est pas nouveau : l'inspecteur lovecraftien de Weird Detective, le flic serial-killer de Dexter, les agents de Gotham Central , les super-héros de Top 10**ou encore le très wtf (et heureusement méconnu) **Wolfcop...
Mais bizarrement, je n'avais pas encore vu de mélange avec la sorcellerie. Fort heureusement, c'est le très rodé Greg Rucka qui vient combler ce manque de bien belle manière. Respectant les codes du genre, il met en place une galerie de persos secondaires dont on sent déjà l'importance, construit son récit en dosant bien les côtés policier et fantastique tandis que les bonus de fin de volume nous laisse entrevoir une mythologie bien plus ambitieuse qu'on ne l'imagine.
Dans l'absolu, on n'a ici qu'une introduction (solide et jamais ennuyeuse) à cet univers mais c'est clairement le dessin de Nicola Scott qui me fait er en mode coup de cœur : des persos très beaux ( Black crève littéralement l'"écran"), un bon travail de composition et de découpage et un sens du détail très appréciable. Le choix d'une colorisation en nuances de gris est très intelligent car il convient aussi bien à l'aspect polar que fantastique. Les rares incursions de couleurs vives permettant du coup de maximiser l'impact de séquences-clé.
Bref, pour moi, le boulot de la dessinatrice à lui seul propulse Black Magik dans cette catégorie de série où le visuel à lui seul justifie presque l'achat.
Espérons que la publication française ne devienne pas un supplice en terme d'attente entre chaque tome (la parution US étant assez erratique), mais sinon, c'est du divertissement de haute volée.