Ce qui frappe d'abord, à la lecture de ce neuvième tome de l'épopée de Ralph Azham, c'est l'absence quasi-totale d'humour, soit quand même un sacré "Point de Rupture" dans le travail de Lewis Trondheim : la question qui se pose est évidemment de savoir s'il s'agit d'une décision parfaitement consciente d'orienter désormais la série vers une sorte de réflexion "sérieuse" sur les responsabilités du pouvoir, et les effets néfastes de celui-ci, ou plus tristement d'une incapacité - temporaire on l'espère - de nous faire rire… "Point de Rupture" (le titre, déjà, ne suit pas la tradition des titres poétiques et farfelus) s'avère donc un livre un peu fastidieux à lire, et ce d'autant que Trondheim complexifie de plus en plus son histoire, accumulant personnages, pouvoirs magiques et jeux d'alliance et de trahison au-delà du raisonnable : je défie tous les lecteurs qui ne se seraient pas replongés dans les tomes précédents (et même eux !) de comprendre quoi que ce soit à ce qui se e ici ! Bref, sans grand-chose après quoi s'accrocher, le lecteur désemparé sera souvent réduit à irer l'élégance de nombreuses cases magnifiquement construites, et superbement mises en valeur par les couleurs inspirées de Brigitte Findakly. Ce n'est pas assez, et une fois encore on tremble à l'avance à l'idée des cinq tomes à venir pour compléter cette deuxième époque. Allez, Lewis, ressaisis-toi ! [Critique écrite en 2016]