Pereira prétend
8.1
Pereira prétend

Roman graphique de Pierre-Henry Gomont (2016)

Sous une chape de plomb... Tel vit le Portugal sous Salazar... Magnifique!

Lisbonne fin des années 60...
Nous sommes sous le terrible régime du tristement célèbre Salazar, président du Conseil de 1932 à 1968...
C'est long!
(Surtout à vingt ans...)
''Doutor'' Pereira, rond et affable, mène, à 40 ans,
une vie solitaire, veuf attristé et responsable de la page ''Culture'' au journal Lisboa.
Il rencontre, à l'improviste, un jeune homme(et sa fiancée, charmants tous les deux),
auquel il va confier la rubrique nécrologique.
Les jeunes gens sont avides de cette liberté qu'ils n'ont encore JAMAIS connu...
Ils pensent aussi bien différemment du ''Doutor'',
mais, peu à peu, le gentil ''Doutor'' va être amené à, lui aussi, ''penser différemment'', sans pour autant avoir vraiment d'idée...
Presque en douceur, comme une évidence,
Pereira change de personnalité...
Jusqu'à l'acte final, évidemment dramatique.
Cette histoire, très simple à le mérite d'être authentique.
Laissez vous donc séduire par cette BD qui reprend avec bonheur, le livre du même nom de
Antonio Tabucchi, et, loin de dénaturer le livre, P.H Gomont, lui donne une force extraordinaire, quel travail, chapeau l'Artiste, c'est un régal!
Les pages sont sublimes, les couleurs:
''un ciel atlantique'' vous donne une idée.
Page 1 où Lisbonne est parfaitement campée en trois casses, pas besoin de mots...
pages 14 puis 15, 26, 30, 37, 38, 39...
la 48, la 50 aussi, mais il y en a tant!
Chaque case est une découverte, et mérite que l'on s'y arrête vraiment!
L'ensemble est proposé en couleur avec un travail de reliure formidable, effectuée par la Maison Sarbacane, qui, décidemment continue de nous combler.
(C'est a saluer, marre des reliures façon DC qui sentent les encres industriels aux odeurs violentes de solvants, les colles toutes aussi redoutables, là, c'est ficelé, s'il vous plait, comme avant 1962 beurk!)
L'objet est presque...chaleureux et dégage une sensation apaisante de le tenir en main.
Le verbe est simple et riche.
Vous avez là, entre vos mains, une oeuvre magnifique dont personne ne sortira indemne, promis!
Saluons le très beau travail de Sarbacane, qui nous propose là une de ses plus belles édition!
Un IMMENSE BRAVO!
C'est un évènement, sans conteste aucun, je ne le erai pas ;).

10

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Créée

le 17 janv. 2018

Critique lue 238 fois

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