Mildiou, c'est le combat d'épée, le duel chevaleresque à la sauce Trondheim : drôle, interminable, ironique, étonnant, cocasse, eau-de-boudin. Un exemple de maîtrise du rythme, un exercice imposé pour tenir des dizaines de pages (toutes réussies) sur une seule idée, une seule séquence. Du "Imbroglio" version longue en quelques sortes. On y retrouve un Lapinot plus combatif que jamais, mais en même temps fidèle à lui-même : en décalage. Au bout de ce duel sans fin aux multiples rebondissements : une fin. Si, si, quand même. Et du début jusqu'à celle-ci, un seul mot d'ordre : on se régale. Une œuvre assurément unique - et c'est peut-être tant mieux, le charme n'en est que plus grand.