Aborder la dernière oeuvre de Cyril Pedrosa peut paraître assez difficile tant elle est riche et bourré d'idées autant scénaristique que narrative.
J'ai du prendre quelques jours avant de me lancer dans cette critique et encore maintenant, je ne suis pas certain qu'elle reflète tout l'estime que je peux avoir pour cette oeuvre et son auteur.
Pedrosa est loin d'être un novice et depuis plusieurs années déjà, il nous gratifie de récits d'une grande puissance émotionnelle.
Que ça soit 3 ombres, Portugal et maintenant Les équinoxes, on a toujours l'impression de ressortir marqués par les récits de Pedrosa.
A première vue, l'album peut faire peur.
330 pages divisés en 4 chapitres, des ouvertures assez énigmatiques et une bonne vingtaine de pages de texte.
Pour ma part, je peux même comprendre qu'on ne rentre pas dans l'album.
Sur la forme, y a un côté très intellectualisé ( qui ne reflète pas totalement le côté émotionnel de l'intrigue ) qui pourrait rebuter certains lecteurs.
Pourtant, l'histoire est loin d'être aussi complexe que ce qu'elle peut laisser paraître.
On suit le parcours de 2 hommes, au vie déjà bien rempli et qui se cherche un nouvel équilibre.
A travers leurs vie, d'autres destins traversent le récit, se croisent, parfois sans se voir, sous le regard d'une jeune photographe qui est le véritable liant du récit de Pedrosa.
En effet, à travers cette jeune photographe, il croque des portraits divers et fascinants tout en réussissant à faire vivre cette jeune fille en pleine construction.
C'est par ce biais qu'il utilise ses textes. A chaque portrait, un texte qui permet au lecteur de rentrer dans la tête de ses ants et donnant l'effet que c'est la photographie qui sonde l'âme de tous ces gens.
Le croisement de ses vies est le squelette même de l'oeuvre et même s'il se focalise essentiellement sur 3 personnages, les riverains restent acteurs d'un récit où ils ne font que er.
Certains seront acteurs , d'autres non mais tous sont importants.
C'est sûrement ça la grande force de cet album.
ça et un dessin absolument hypnotisant.
Par le trait, il donne une unité graphique à son travail mais par le changement de technique de colorisation, il créé une ambiance propre pour chacun des 4 chapitres.
Donc oui, les Equinoxes est une oeuvre difficile à aborder mais elle a beaucoup à offrir.
Émouvant, ionnant, intelligent et sublimement dessiné , elle marquera tous les lecteurs qui prendront part à ce voyage.
Un voyage long mais enivrant.