Le tome 3 de Fleur de pierre poursuit dans la lignée des précédents avec un point de vue toujours aussi intéressant et nuancé sur la guerre. Malgré un ennemi commun, les différentes guérillas peinent à s’unir : d’un côté, les fidèles au régime désormais en exil, de l’autre, ceux qui s’allient aux communistes, plus actifs dans la lutte contre les Allemands, mais accusés de vouloir tirer la couverture à eux pour s’emparer du pouvoir une fois le conflit terminé. Une belle illustration du fait que "les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis".
Cela dit, je trouve que ce tome s’éparpille un peu. Entre les intrigues autour de Krilo au sein de la guérilla, celles liées à son frère agent double, les relations ambiguës entre Fi et le colonel Meisner, l’oncle qui s’enrichit de manière douteuse, et enfin Mortovic, dont le rôle reste encore flou… il y a beaucoup de fils à suivre. Ce trop-plein complique un peu la lecture et ralentit le rythme, même si je comprends que l’auteur cherche à illustrer la complexité d’un conflit où il ne s’agit pas uniquement d’un affrontement entre deux armées, mais aussi de luttes internes, d’alliances fragiles et de profits opportunistes.