Ancien super-héros et actuel maire de New York, Mitchell Hundred se serait bien é de la fonction de juré. Personne n’a oublié l’époque où il était encore La Grande Machine, et il n’est pas toujours heureux d’aller déterrer les souvenirs du é. Pendant ce temps, le reste de son équipe doit faire face à l’arrivée en ville d’un nouveau justicier. (Contenu : Ex Machina #12-20 et Ex Machina Special #1 et 2)
Le premier volume d’Ex Machina m’avait laissé une drôle d’impression. Une idée de base plutôt intéressante, un ancien super-héros qui raccroche pour devenir maire de New York, n’agissant qu’en fonction de son ressenti. Il suit ses propres idées, souvent novatrices et se moque un peu des éventuelles retombées. Et tout un tas de personnages sympathiques et intéressants gravitent autour de lui. Mais le souci vient de deux choses : l’absence de fil rouge entre les histoires et les relents de super-héros qui ponctuent le récit et qui n’apportent pas grand-chose. Ce tome deux se présente de la même façon avec quatre nouvelles histoires. Elles se suivent chronologiquement mais toujours sans aucun lien entre elles. Brian Vaughan continuant de proposer de nouvelles situations au maire Hundred. Toujours pas de fil rouge entre chaque histoire donc, mais un homme qui continue de découvrir les arcanes du monde de la politique !
Au programme, le maire devient juré dans un procès qui se retrouve pris en otage par un taré persuadé d’avoir les mêmes pouvoirs que lui, tandis qu’un ancien ami de Mitchell se prendre pour la Grande Machine. La seconde histoire confronte Hundred à sa maman. Dans la saga suivante New-York est frappée par une attaque terroriste chimique. La commissaire Angotti demande alors au maire d’agir avec ses pouvoirs dans une mission où ils ne sont que tous les deux. Enfin, dans la dernière histoire sous fond de réflexions sur la peine de mort, le maire se rappelle un choix difficile qu’il avait du prendre face à un ennemi parlant avec las animaux comme lui avec les machines.
Des histoires qui se suivent sans lien mais qui sont ionnantes je dois bien avouer. Avec toutes ces différentes situations, tous ces sujets variés, Brian K. Vaughan met son personnage de Mitchell Hundred dans l’embarras en le forçant à prendre des décisions pas toujours évidentes.
La principale question de Vaughan, dans ce tome, se porte sur l’atteinte de nos libertés pour combattre le terrorisme. L’auteur s’interroge et se demande clairement si pour contrer une menace terroriste, les hommes de pouvoirs peuvent er outre certains de nos droits fondamentaux dans le but de nous protéger. Est-ce que ce viol ne serait pas plutôt un accélérateur pour la peur et la panique générales. D’autres pistes de réflexion sont amenées. Sur la peine de mort notamment ! Mais la réflexion se fait d’un point de vue de super-héros. Il peut arriver, avec tous les pouvoirs qu’ils ont, qu’un super-héros décide de rendre la justice lui-même, de se dire que la mort est la seule solution qui s’offre à lui pour se débarrasser d’un ennemi. A-t-il le droit de prendre cette décision ? Est-il toujours un héros suite à un tel acte ? Vaughan utilise à merveilles ces réflexions pour faire évoluer son personnage et pour nous montrer que malgré ses pouvoirs il ne reste qu’un homme comme vous et moi. La part politique (toujours aussi ionnante et prenante) s’équilibre un peu plus avec la part super-héroïque (qui commence à montrer pas mal de signes d’intérêts). Et plus nous avançons dans les chapitres, plus je doute des choix du maire. Plus je doute de lui tout simplement.
Bref, un deuxième tome toujours plaisant à lire avec des histoires intelligentes et me poussant à la réflexion. Mais aussi des histoires où le maire ne me semble pas être l’homme de la situation. Son expérience personnelle prenant (trop) souvent le pas sur ses décisions. Mitchell Hundred continue d’avancer, continue de surprendre, continu de diviser.