Après le crossover "Nécromonde" où le premier cycle de Swamp Thing prenait fin, l'ami Buddy, l'un des meilleurs super-héros jamais créés mais injustement méconnu, poursuit son aventure, aux linéaments de plus en plus intimes. Confronté à un véritable drame humain, Buddy est avant tout présenté comme un père et un mari perdu, déé par les événements. Au-delà de cette phase dépressive qui sonne particulièrement juste, l'excellent Jeff Lemire joue avec les ambiances, ant d'une critique du monde des médias (un peu exagérée et redondante, hélas) à une fantasy animalière que, je l'avoue, je n'avais pas du tout vu venir.
C'est cette juxtaposition entre la noirceur adulte et l'enchantement enfantin qui rend cet album si particulier, peut-être un brin décousu, mais d'une originalité éclatante. Lemire se fait plaisir et ça se voit. Et j'ai toujours autant de mal à croire que c'est un comics mainstream tellement les thèmes abordés sont étonnants. C'est une invitation à l'imagination, à la réflexion et au rêve, le tout saupoudré de cauchemar. On n'est pas si loin de certains chefs-d'oeuvre des années 80 de Gaiman et de Morisson… en tout cas, c'est ce qui s'en rapproche le plus ces derniers temps, dans le mainstream.
Au risque de me répéter: faites du bien à votre cerveau: lisez du Animal Man.