Chapi Chapo dans un bateau. Qui gagne ?
Les deux mecs les plus intelligents de la Terre rentrent dans une joute mentale pour essayer d'être plus intelligents que l'autre. Et nous on s'emmerde.
Death Note aurait pu être une bonne histoire. Les questions posées au début du manga sont intéressantes : si tu avais le pouvoir de punir directement n'importe quel criminel en le tuant, le ferais-tu ? Les punir ferait-il de toi un criminel ? Avoir droit de vie ou de mort sur n'importe qui te monterait-il à la tête ? Comment l'humanité vivrait sous la menace d'être châtié pour n'importe quelle faute ?
Pourtant, le manga s'écarte de cette idée intéressante pour er rapidement au combat entre les deux personnages principaux :
- Light (dont le nom est très inspiré), inable élève premier de la classe. Une sorte d'Agnan beau gosse, à qui tout réussi, fait pour énerver n'importe quel otaku. Il se retrouve du jour au lendemain avec le pouvoir de tuer n'importe qui en toute impunité grâce au Death Note, un cahier d'écolier tout noir sans table de multiplication à l'arrière.
- L, détective de génie, fana de sucrerie, tendance emo avec un look de merde, dont personne ne connaît la véritable identité.
Les premiers tomes sont pas mal : on suit les problèmes de Light pour cacher son identité secrète, du nom de Kira (ou Killer, hoho !) et il se révèle plein de ressources (genre si tu découvres le Death Note, il prend feu avec la maison entière. On parle du mec le plus malin de la Terre). Mais par un twist incroyable, il finit par enquêter avec L pour démasquer Kira.
Et tout part en eau de boudin.
L et Light ent le reste de l'histoire à se regarder en chien de faïence à base de : si j'ai fait ça, c'est parce que je savais que tu allais faire ça. Oui, mais comme je savais que tu allais me faire faire ça, j'avais prévu le coup en faisant ça, etc... Les phylactères finissent pas prendre plus de place que le dessin et ça, c'est rarement bon signe dans une bande dessinée.
Pire, les personnages ent le plus clair de leur temps à expliquer pourquoi ils font ce qu'ils font et ça, c'est clairement une faiblesse.
Takeshi Obata, le dessinateur, est pas un tâcheron. Je veux même bien croire qu'il est plutôt bon. Pourtant, les compositions de ses pages sont souvent sans intérêts. Une bonne partie des tomes est constituée de plans moyen de L en train d'enfourner n'importe quelle sucrerie, toujours dans sa putain de position de mongol.
Sinon, je pense que le scénariste à un sérieux complexe de supériorité : il faut être sacrément sûr de son propre talent pour mettre en scène des joutes mentales entre deux génies.