J'ai plongé dans ce volume en sachant que j'aurai la promesse de parcourir un morceau d’histoire du comics.
Certes Le premier épisode (#158) (avec ses ennemis hommes/animaux et ses enjeux absurdes) fait office de vestige d’une ère plus naïve mais on sent vite que le ton bascule petit à petit
On n'est pas encore sur miller au scénario mais seulement au dessin et pourtant le mythe est déjà en gestation, j'ai beaucoup aimé l'épisode avec HULk, Celui du gladiateur, celui de l'origin story, celui d'octopuss, les ages autour de Eric daughter, la relation avec ben urich, le bar josie's...
Bref j'ai bien aimé ces premiers épisodes avec miller au dessin puis très vite Frank Miller arrive au scénario bien épaulé par Klaus Janson à l'encrage.
On sent que Miller prend le contrôle de l’univers notamment avec les épisodes centrés sur le caïd et sur Vanessa qui sont marquants surtout ceux avec Vanessa et sa rencontre avec le roi des égouts, les dessins sont excellents dans ces épisodes et il s'y dégage une ambiance poisseuse.
J'ai aussi beaucoup aimé l’arrivée d’Elektra qui est charismatique, tragique pour Daredevil en tant que premier amour, elle capte l’attention immédiatement. Tout n’est pas encore creusé autour d’elle, mais sa simple présence crée une tension nouvelle, tant avec Matt qu’avec l’univers entier de Daredevil. Elle est encore un peu en surface, mais son potentiel est là.
Stick aussi est immédiatement charismatique même si vulgaire des fois.
Black widow est intéressante aussi mais hélas souvent reléguée loin derrière.
Un autre aspect marquant du run, c’est le portrait de Matt Murdock lui-même, qui ne sort pas toujours grandi de ces pages :
- Sa relation avec Heather Glenn est parfois à la limite du pervers narcissique : manipulation, froideur, et contrôle émotionnel.
Le couple est toxique, et ça n’aide pas à toujours s’attacher à Matt, même si c’est sans doute voulu : il devient ici un personnage de tragédie, pas un modèle héroïque.
Côté narration, il y a des tentatives intéressantes mais pour moi ratées comme l’épisode raconté du point de vue de Foggy Nelson, une bonne idée sur le papier, mais à mon sens un peu mal exploitée : la narration est particulière j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cet épisode peut être qu'une deuxième lecture serait à propos
Bullseye est un adversaire symboliquement fort en tant que miroir noir (épisode de la roulette russe et d'autres) de Daredevil et tueur d'elektra mais il est psychologiquement limité et il reste caricatural.
Le gladiateur aussi a un épisode ou la révélation du sosie fait un peu pschitt je trouve car révélation amené de manière trop rapide.
On croise aussi le punisher, iron fist, Luke
Bref tout n’est pas parfait dans l’omnibus. Certains épisodes paraissent datés, un peu mécaniques dans leur structure, Mais même quand le rythme faiblit, il y a toujours un sens du découpage, un regard sur la ville, une tension qui tient en haleine.