Pas de prise de tête

Après un tome très dense, avec une sensation d'absence totale de contrôle et où l'angoisse était présente à chaque planche, Locke and Key revient avec un rythme beaucoup plus doux. Casse-tête propose de se centrer sur la nouvelle vie des enfants Locke et sur le statu quo qui s'est installé suite à Bienvenue à Lovecraft.


Tyler va au lycée et devient ami avec Zack, la femme du puits qui a changé de sexe. Il tombe également sous le charme d'un jeune rebelle à moto et a des notes déplorables que ses profs lui pardonnent à cause de la tragédie des vacances. Kinsey essaye de se fondre dans la masse des élèves mais ses angoisses reviennent toujours. Elle ne peut s'empêcher de pleurer. Bode, enfin, continue de chercher des clefs. Et grande nouveauté que le lecteur n'avait pas prévu : il partage sa découverte avec son frère et sa sœur.
Tacitement, le lecteur s'attendait à une ambiance de secret autour des clés, et ce tome va aller dans le sens totalement opposé. On découvre une des particularités de Joe Hill : aller dans des directions surprenantes. Ainsi, des amis de Tyler vont aussi découvrir les clés. On s'éloigne de l'ambiance secrète qu'on avait jusque là, à notre grande surprise.


Dans le même temps, on voit l'avancement des projets de Zack, le grand adversaire. Là encore, surprise : le premier arc se centre sur le prof de théâtre de Lovecraft qui reconnaît Zack, qu'il a côtoyé une vingtaine d'année avant. Zack va devoir donc er la case du meurtre et là encore l'avancement surprendra par le côté policier/non-policier qui se succède dans le tome.
De la même manière, on sent quelque chose de très gros, lié au é, qui se dévoile progressivement. Comme il fut dit par Zack, nous sommes maintenant au dernier acte d'une très vieille pièce. Ce sentiment absolument grandiose est vraiment très présent.
On appréciera également le sous-texte politique au niveau de Duncan. La critique de l'homophobie est très forte et amenée de bonne manière.


Les personnes ont une grande complexité dans ce tome. On les voit évoluer, changer. On comprend à quel point chacun n'est pas un stéréotype mais un personnage avec des désirs, des rêves, des désillusions. Il s'agit là de la grande force de Joe Hill : ses personnages sonnent vrais.
On ajoutera à ça le développement d'un univers qui s'annonce fort complexe d'une part et, d'autre part, le côté « tension » qui se développe aussi avec Zack, être maléfique, qui tire des ficelles dans l'ombre sans qu'on sache de quoi il en retourne.


Toujours aussi beau, toujours très bon, Locke and Key donne un tome digeste mais complet, véritablement changement car montrant un peu les possibilités de l'univers. Derrière le ralentissement du rythme se tient en réalité un tome complet qui développe réellement l'histoire.

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le 28 mars 2016

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mavhoc

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