Mad Love à Gotham

Dur dur de mettre une note un peu sévère à cet album d'Enrico Marini que j'attendais beaucoup !
Niveau visuel, pour moi, il n'y a rien à dire, c'est plus que réussi : la mise en page, qui emprunte au dynamisme du comics tout en gardant une certaine épure est intéressante, le dessin est somptueux, bien mis en valeur par les couleurs. La galerie de personnages est dépoussiérée sans les trahir. Un vrai régal et les premières pages sont réjouissantes à tout point de vue... Gotham City est sublime, opaque et mystérieuse.
L'histoire, bien que banale, gravite autour d'une (éventuelle) paternité de l'homme-chauve-souris et ne révolutionne ni ne transcende les personnages. L'intrigue gagnera peut être en profondeur dans le deuxième tome. Et même si ça se suit sans déplaisir... certains aspects du titre et quelques choix autour des personnages m'ont gêné !
Pourquoi faire de Catwoman un personnage si classe et tenace dans son costume et faire de Sélina Kyle une mégère aussi irritante ? Que dire d'Harley Quinn,magnifique, mais dont les réactions stupides autour d'un ...cadeau d'anniversaire (on dirait les enjeux d'un album de Martine !) contrastent et jurent complètement avec le duel s'instaurant entre Batman et le Joker ?
Quel dommage, quand l'on tient graphiquement aussi bien ce couple terrible, la folie du Joker et imprévisibilité de Harley, de les réunir autour de cette quête dérisoire qui ne s’accommode, à mon sens, absolument pas avec la trame principale. Voir H.Quinn claquer la porte en pleurant après la déception de son anniversaire raté (alors que

aurait pu la faire mourir de rire !) m'a fait un peu décrocher, comme si une aventure pour enfant s'était glissée dans mon album ! J'espère de tout cœur que le deuxième tome gommera ce ressenti en demi-teinte !