Si Blacksad avait réussi à séduire tant de lecteurs grâce aux superbes dessins de Guardino, à l'atmosphère de l'Amérique des années 1950 et à un héros sombre et torturé au possible, on peut affirmer que la série périclite depuis la publication du quatrième tome: des dessins toujours superbes mais beaucoup moins d'efforts au niveau du scénario.
Ici, aucune cohérence à noter avec les précédents tomes, bien plus sombres que ce nouvel opus, tout en couleurs et farandoles. Pas de thématique propre non plus, contrairement à Arctic-Nation dans lequel la question du racisme était abordée.
On peut déplorer la présence d'un héros qui perd le côté sombre qui le caractérisait si bien dans les premiers tomes. Peut on d'ailleurs encore voir Blacksad comme un héros? Désolée, mais un type/chat qui traverse l'histoire (si on peut appeler ça une histoire aussi...) avec un sourire niais aux lèvres, qui est là mais qui concrètement ne sert à RIEN, moi ça me met en rogne.
En ce qui concerne le scénario, on ne peut pas dire que Canales se soit bien foulé... Résumons la situation: Blacksad n'a plus de thunes pour rentrer à New-York. Qu'à cela ne tienne, il rencontre "par hasard" un mec sur un parking, qui lui confie la tâche de ramener sa jolie voiture (oui, la super chouette qui figure sur la couverture) à l'autre bout du pays. Mais notre matou préféré, ce con, trouve le moyen de se faire piquer ladite voiture. Pas de soucis l'ami, il y a justement un gang de motards prêt à le dépanner en lui prêtant une de leur bécane! (parce que c'est bien connu, les bikers sont des gens ultra sympas dans la vraie vie!).
D'incohérence en incohérence, on retrouve une piètre tentative de retranscrire l'ambiance de la beat-generation des années 50.